JÉSUSPORTE LA LOI À SON ACCOMPLISSEMENT « Tu aimeras de tout ton coeur » «L’amour est la Loi dans sa plĂ©nitude» (Rm 13,10) Les commandements sont une route, la route qui mĂšne au centre du coeur de Dieu: l’amour. Oui, parce que «Dieu est Amour» ( 1Jn 4,8). Dieu n’a jamais voulu la Loi pour la Loi. JĂ©sus n’a jamais exigĂ©
“Le plus grand des trois, c’est l’amour” “Or maintenant demeurent la foi, l’espĂ©rance, l’amour, ces trois-​lĂ ; mais le plus grand des trois, c’est l’amour.” — 1 CORINTHIENS 1313. 1. Qu’a dĂ©clarĂ© un anthropologue Ă  propos de l’amour? UN ANTHROPOLOGUE de renommĂ©e mondiale a dĂ©clarĂ© “Pour la premiĂšre fois dans l’histoire de notre espĂšce, nous nous rendons compte que de tous les principaux besoins psychologiques de l’homme, le plus grand est le besoin d’amour. Il est le centre de tous les besoins humains, tout comme le soleil est le centre de notre systĂšme planĂ©taire. ... L’enfant qui a Ă©tĂ© privĂ© d’amour est trĂšs diffĂ©rent, du point de vue biochimique, physiologique et psychologique, d’un enfant qui a Ă©tĂ© aimĂ©. MĂȘme sa croissance est diffĂ©rente. Nous savons Ă  prĂ©sent que l’ĂȘtre humain est nĂ© pour mener une existence oĂč vivre et aimer sont synonymes. Bien sĂ»r, ceci n’est pas nouveau. Ce n’est que la confirmation du Sermon sur la montagne.” 2. a En quels termes l’apĂŽtre Paul a-​t-​il montrĂ© l’importance de l’amour? b Quelles questions mĂ©ritent maintenant considĂ©ration? 2 Effectivement, comme ce savant l’a reconnu, cette vĂ©ritĂ© concernant l’importance que l’amour revĂȘt pour le bonheur des humains n’est pas nouvelle. Les scientifiques viennent peut-ĂȘtre seulement de la dĂ©couvrir, mais elle est exprimĂ©e dans la Parole de Dieu depuis plus de 19 siĂšcles. C’est pourquoi l’apĂŽtre Paul put Ă©crire “Or maintenant demeurent la foi, l’espĂ©rance, l’amour, ces trois-​lĂ ; mais le plus grand des trois, c’est l’amour.” 1 Corinthiens 1313. Savez-​vous en quoi l’amour est plus grand que la foi et l’espĂ©rance? Pourquoi peut-​on dire que l’amour est le plus grand des attributs de Dieu et des fruits de son esprit? Quatre sortes d’amour 3. Quels exemples d’amour romanesque trouve-​t-​on dans la Bible? 3 La facultĂ© d’aimer dont les humains sont dotĂ©s est une expression de la sagesse de Dieu et de l’intĂ©rĂȘt empreint d’amour qu’il leur porte. Les Grecs de l’AntiquitĂ© avaient quatre mots pour dĂ©signer l’“amour”. L’un d’eux Ă©tait Ă©rĂŽs, qui dĂ©signe l’amour romanesque liĂ© Ă  l’attrait sexuel. Les rĂ©dacteurs des Écritures grecques chrĂ©tiennes ne l’ont pas employĂ©, quoique la Septante utilise des termes qui en sont dĂ©rivĂ©s en Proverbes 718 et 3016, et qu’il soit question de l’amour romanesque dans certains passages des Écritures hĂ©braĂŻques. Par exemple, nous lisons qu’Isaac “tomba amoureux” de RĂ©becca GenĂšse 2467. Un exemple tout Ă  fait remarquable de ce genre d’amour apparaĂźt dans l’histoire de Jacob qui, semble-​t-​il, tomba amoureux de la ravissante Rachel dĂšs qu’il la vit. D’ailleurs, “Jacob servit sept ans pour Rachel, mais Ă  ses yeux ils parurent comme quelques jours Ă  cause de son amour pour elle”. GenĂšse 299-11, 17, 20. Le Cantique des cantiques dĂ©crit aussi l’amour romanesque d’un berger et d’une jeune fille. Mais on ne saurait trop insister sur le fait que ce genre d’amour, qui peut procurer beaucoup de satisfaction et de joie, ne doit se manifester qu’en accord avec les justes principes de Dieu. Selon la Bible, c’est uniquement par l’amour de sa femme lĂ©gitime qu’un homme peut ĂȘtre “constamment grisĂ©â€. — Proverbes 515-20. 4. Quels exemples d’amour familial les Écritures donnent-​elles? 4 Il y a aussi le puissant amour familial. Les Grecs dĂ©signaient cette affection naturelle fondĂ©e sur les liens du sang par le mot storgĂȘ. C’est cet amour qui est Ă  l’origine du dicton “La voix du sang parle plus haut que les autres.” Nous en avons un exemple remarquable dans l’amour que Marie et Marthe Ă©prouvaient pour leur frĂšre, Lazare. Il leur Ă©tait trĂšs cher, car elles pleurĂšrent beaucoup sa mort soudaine. Et quelle ne fut pas leur joie quand JĂ©sus le ramena Ă  la vie Jean 111-44! L’amour maternel est un autre exemple de ce genre d’amour voir 1 Thessaloniciens 27. C’est pourquoi, afin de souligner la profondeur de son amour pour Sion, JĂ©hovah dĂ©clara qu’il Ă©tait plus grand encore que celui d’une mĂšre pour son enfant. — ÉsaĂŻe 4915. 5. Comment le manque d’affection naturelle est-​il manifeste de nos jours? 5 Le manque d’“affection naturelle” est une indication que nous vivons “les derniers jours”, marquĂ©s par des “temps dĂ©cisifs et durs”. 2 TimothĂ©e 31, 3. Il amĂšne des jeunes Ă  s’enfuir de chez eux, et des adultes Ă  nĂ©gliger leurs parents ĂągĂ©s voir Proverbes 2322. Il se traduit Ă©galement par un nombre alarmant d’agressions d’enfants — certains Ă©tant si violemment battus par leurs parents qu’ils doivent ĂȘtre hospitalisĂ©s. Le manque d’amour se voit aussi par le fait que de nombreux parents ne disciplinent pas leurs enfants. Laisser les enfants agir Ă  leur guise n’est pas une marque d’amour, mais revient Ă  suivre la voie de la facilitĂ©. Un pĂšre qui aime vraiment ses enfants les discipline quand cela s’avĂšre nĂ©cessaire. — Proverbes 1324; HĂ©breux 125-11. 6. Donnez des exemples bibliques d’affection entre amis. 6 ConsidĂ©rons maintenant le mot grec philia, qui dĂ©signe l’affection sans aucune connotation sexuelle entre amis, deux femmes ou deux hommes mĂ»rs par exemple. Nous en avons un excellent exemple dans l’amour que David et Jonathan Ă©prouvaient l’un pour l’autre. Lorsque Jonathan fut tuĂ© Ă  la guerre, David le pleura en ces termes “Je suis dans l’angoisse pour toi, mon frĂšre Jonathan, tu Ă©tais pour moi plein de charme. Ton amour Ă©tait pour moi plus merveilleux que l’amour des femmes.” 2 Samuel 126. Nous apprenons aussi que le Christ Ă©tait particuliĂšrement attachĂ© Ă  l’apĂŽtre Jean, qui est connu comme le disciple “pour qui JĂ©sus avait de l’affection”. — Jean 202. 7. Quel genre d’amour le mot agapĂȘ dĂ©signe-​t-​il, et comment cet amour se manifeste-​t-​il? 7 Quel mot grec Paul a-​t-​il utilisĂ© en 1 Corinthiens 1313, oĂč il mentionne la foi, l’espĂ©rance et l’amour, puis ajoute que “le plus grand des trois, c’est l’amour”? Le mot employĂ© ici est agapĂȘ, le mĂȘme que l’apĂŽtre Jean employa quand il dĂ©clara “Dieu est amour.” 1 Jean 48, 16. Il s’agit d’un amour guidĂ© ou dominĂ© par les principes. Il peut ou non s’accompagner d’affection et de tendresse, mais correspond Ă  un sentiment dĂ©sintĂ©ressĂ© qui pousse Ă  faire du bien aux autres quels que soient leurs mĂ©rites ou les avantages qu’on peut en retirer. C’est cet amour qui incita Dieu Ă  donner celui qu’il avait de plus cher, son Fils unique, JĂ©sus Christ, “afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas dĂ©truit, mais ait la vie Ă©ternelle”. Jean 316. Comme Paul nous le rappelle fort justement, “à peine ... quelqu’un mourra-​t-​il pour un homme juste; pour un homme bon, oui, peut-ĂȘtre quelqu’un osera-​t-​il mourir. Mais Dieu nous recommande son propre amour en ce que Christ est mort pour nous alors que nous Ă©tions encore pĂ©cheurs”. Romains 57, 8. En effet, l’amour agapĂȘ pousse celui qui l’éprouve Ă  faire du bien aux autres quelle que soit leur position sociale et quoi qu’il lui en coĂ»te. Plus grand que la foi et l’espĂ©rance — Pourquoi? 8. Pourquoi l’amour agapĂȘ est-​il plus grand que la foi? 8 Mais pourquoi Paul dit-​il que cet amour agapĂȘ est plus grand que la foi? Il Ă©crit en 1 Corinthiens 132 “Si j’ai le don de prophĂ©tie, et que je connaisse tous les saints secrets et toute connaissance, et si j’ai toute la foi de maniĂšre Ă  transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien.” Voir Matthieu 1720. De fait, si nos efforts pour acquĂ©rir la connaissance et croĂźtre dans la foi Ă©taient motivĂ©s par un dĂ©sir Ă©goĂŻste, ils ne nous vaudraient aucun bienfait de la part de Dieu. Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©e, JĂ©sus montra que certains prophĂ©tiseraient en son nom, expulseraient des dĂ©mons en son nom et feraient de nombreuses Ɠuvres de puissance en son nom’, mais qu’ils n’auraient pas son approbation pour autant. — Matthieu 722, 23. 9. Pourquoi l’amour est-​il plus grand que l’espĂ©rance? 9 Pourquoi l’amour agapĂȘ est-​il Ă©galement plus grand que l’espĂ©rance? Parce que l’espĂ©rance peut ĂȘtre Ă©gocentrique, nourrie par une personne qui se soucie avant tout de son avantage personnel, alors que l’amour “ne cherche pas son propre intĂ©rĂȘt”. 1 Corinthiens 134, 5. En outre, l’espĂ©rance — comme celle de survivre Ă  la “grande tribulation” et d’entrer dans le monde nouveau — disparaĂźt quand elle se concrĂ©tise Matthieu 2421. C’est ce que Paul explique en ces termes “Car nous avons Ă©tĂ© sauvĂ©s dans cette espĂ©rance; mais une espĂ©rance qui se voit n’est pas une espĂ©rance; en effet, quand quelqu’un voit une chose, est-​ce qu’il l’espĂšre? Mais si nous espĂ©rons ce que nous ne voyons pas, nous continuons Ă  l’attendre avec endurance.” Romains 824, 25. L’amour, quant Ă  lui, endure tout, et il ne passe jamais 1 Corinthiens 137, 8. L’amour dĂ©sintĂ©ressĂ© agapĂȘ est donc plus grand que la foi ou l’espĂ©rance. Plus grand que la sagesse, la justice et la puissance? 10. Pourquoi peut-​on dire que l’amour est le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu? 10 ConsidĂ©rons maintenant les quatre principaux attributs de JĂ©hovah Dieu la sagesse, la justice, la puissance et l’amour. Peut-​on dire Ă©galement que l’amour est le plus grand d’entre eux? Sans aucun doute. Pour quelle raison? Parce que l’amour est la force qui est Ă  l’origine des actions de Dieu. C’est pourquoi l’apĂŽtre Jean Ă©crit “Dieu est amour.” Effectivement, JĂ©hovah est la personnification de l’amour 1 Jean 48, 16. Nulle part dans les Écritures nous ne lisons que Dieu est sagesse, justice ou puissance. Par contre, il y est dit que JĂ©hovah possĂšde ces qualitĂ©s Job 1213; Psaume 1475; Daniel 437. Ces quatre attributs sont parfaitement Ă©quilibrĂ©s en lui. Par amour, JĂ©hovah accomplit ses desseins en se servant, ou en tenant compte, de ses trois autres attributs. 11. Qu’est-​ce qui a incitĂ© JĂ©hovah Ă  crĂ©er l’univers, ainsi que les crĂ©atures spirituelles et les humains? 11 Qu’est-​ce qui a incitĂ© JĂ©hovah Ă  crĂ©er l’univers, ainsi que les esprits et les humains intelligents? Sa sagesse? Sa puissance? Non, car Dieu se servit de ces deux attributs simplement pour crĂ©er. Par exemple, nous lisons “JĂ©hovah avec sagesse a fondĂ© la terre.” Proverbes 319. De plus, son attribut qu’est la justice ne l’obligeait pas Ă  crĂ©er des personnes dotĂ©es d’un sens moral et du libre arbitre. C’est son amour qui le poussa Ă  partager les joies de l’existence intelligente. C’est aussi par amour qu’il trouva un moyen pour ĂŽter la condamnation que la justice fit peser sur les humains Ă  cause de la transgression d’Adam Jean 316. C’est encore l’amour qui incita JĂ©hovah Ă  vouloir que les humains obĂ©issants vivent dans le Paradis terrestre Ă  venir. — Luc 2343. 12. Que devraient nous inspirer la puissance, la justice et l’amour de Dieu? 12 Dieu Ă©tant tout-puissant, nous n’osons pas le rendre jaloux. Paul demande “Excitons-​nous la jalousie de JĂ©hovah’? Sommes-​nous plus forts que lui?” 1 Corinthiens 1022. Bien sĂ»r, JĂ©hovah est “un Dieu jaloux”, non pas au mauvais sens du terme, mais en ce qu’il “rĂ©clame un attachement exclusif”. Exode 205; Traduction ƒcumĂ©nique de la Bible. Nous autres chrĂ©tiens, nous sommes impressionnĂ©s par les nombreuses manifestations de la sagesse inscrutable de Dieu Romains 1133-35. Le profond respect que nous avons pour sa justice doit nous tenir Ă©loignĂ©s du pĂ©chĂ© volontaire HĂ©breux 1026-31. Mais l’amour est sans conteste le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu. Et c’est cet amour dĂ©sintĂ©ressĂ© de JĂ©hovah qui nous attire Ă  lui et nous donne le dĂ©sir de lui plaire, de l’adorer et de participer Ă  la sanctification de son saint nom. — Proverbes 2711. Le plus grand des fruits de l’esprit 13. Quelle place l’amour occupe-​t-​il parmi les fruits de l’esprit de Dieu? 13 Quelle place l’amour occupe-​t-​il parmi les neuf fruits de l’esprit de Dieu Ă©numĂ©rĂ©s en Galates 522, 23? Ce sont, dit Paul, “l’amour, la joie, la paix, la longanimitĂ©, la bienveillance, la bontĂ©, la foi, la douceur, la maĂźtrise de soi”. À juste titre, il place donc l’amour en premier. Est-​ce Ă  dire que l’amour est plus grand que la joie, la qualitĂ© qu’il mentionne juste aprĂšs? Oui, car on ne peut Ă©prouver une joie durable sans amour. En rĂ©alitĂ©, si le monde est loin d’ĂȘtre joyeux, c’est Ă  cause de l’égoĂŻsme, du manque d’amour qui le caractĂ©rise. Par contre, les TĂ©moins de JĂ©hovah ont de l’amour entre eux, et ils aiment leur PĂšre cĂ©leste. Il n’y a donc rien d’étonnant Ă  ce qu’ils soient joyeux. Il Ă©tait d’ailleurs annoncĂ© qu’ils pousseraient des cris joyeux, Ă  cause du bon Ă©tat du cƓur’. — ÉsaĂŻe 6514. 14. Pourquoi peut-​on dire que l’amour est plus grand que la paix? 14 L’amour est aussi plus grand que la paix, autre fruit de l’esprit. À cause du manque d’amour, le monde est le théùtre de dĂ©saccords et de luttes multiples. Toutefois, les serviteurs de JĂ©hovah sont en paix entre eux sur toute la terre. Dans leur cas se vĂ©rifient ces paroles du psalmiste “JĂ©hovah lui-​mĂȘme bĂ©nira son peuple par la paix.” Psaume 2911. S’ils possĂšdent cette paix, c’est parce qu’ils ont la marque distinctive des vrais chrĂ©tiens, savoir l’amour Jean 1335. L’amour seul peut surmonter tous les facteurs de division, que ce soit sur le plan racial, national ou culturel. Il constitue “un parfait lien d’union”. — Colossiens 314. 15. Comment le rĂŽle inĂ©galĂ© de l’amour ressort-​il quand on compare cette qualitĂ© Ă  la longanimitĂ©? 15 Le rĂŽle inĂ©galĂ© de l’amour ressort aussi quand on le compare Ă  la longanimitĂ©, l’endurance patiente du mal ou de la provocation. Être longanime, c’est ĂȘtre patient et lent Ă  la colĂšre. Qu’est-​ce qui fait que les gens sont impatients et prompts Ă  s’irriter? N’est-​ce pas le manque d’amour? À l’inverse, notre PĂšre cĂ©leste est longanime et “lent Ă  la colĂšre”. Exode 346; Luc 187. Pour quelle raison? Parce qu’il nous aime et “ne veut pas que quelqu’un soit dĂ©truit”. — 2 Pierre 39. 16. Quelle place l’amour occupe-​t-​il par rapport Ă  la bienveillance, Ă  la bontĂ©, Ă  la douceur et Ă  la maĂźtrise de soi? 16 Nous avons vu plus haut pourquoi l’amour est plus grand que la foi, et, pour les mĂȘmes raisons, il est supĂ©rieur aux derniers fruits de l’esprit, c’est-Ă -dire la bienveillance, la bontĂ©, la douceur et la maĂźtrise de soi. Toutes ces qualitĂ©s sont nĂ©cessaires, mais elles ne nous seraient d’aucun profit sans l’amour. C’est ce que Paul fait remarquer en 1 Corinthiens 133, oĂč il Ă©crit “Si je donne tout mon avoir pour nourrir autrui, et si je livre mon corps pour me glorifier, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me sert Ă  rien.” Par ailleurs, c’est l’amour qui produit les qualitĂ©s que sont la bienveillance, la bontĂ©, la foi, la douceur et la maĂźtrise de soi. VoilĂ  pourquoi Paul poursuit en disant que l’amour est bon et qu’“il supporte tout, croit tout, espĂšre tout, endure tout”. D’autre part, “l’amour ne passe jamais”. 1 Corinthiens 134, 7, 8. Sans conteste, les autres fruits de l’esprit sont des manifestations, ou des facettes, de l’amour, qui est mentionnĂ© en premier. Vraiment, des neuf fruits de l’esprit, l’amour est rĂ©ellement le plus grand. 17. Quelles dĂ©clarations bibliques confirment que l’amour est le plus grand des fruits de l’esprit? 17 Paul confirme que l’amour est le plus grand des fruits de l’esprit de Dieu quand il dit “Ne devez rien Ă  personne, sinon de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime son semblable a accompli la loi. En effet, le code Ă©crit ... se rĂ©sume en cette parole, Ă  savoir Tu devras aimer ton prochain comme toi-​mĂȘme.’ L’amour ne fait point de mal au prochain; l’amour est donc l’accomplissement de la loi.” Romains 138-10. De façon on ne peut plus appropriĂ©e, le disciple Jacques appelle cette loi ordonnant d’aimer son prochain comme soi-​mĂȘme “la loi royale”. — Jacques 28. 18. Quels autres tĂ©moignages montrent que l’amour est la plus grande qualitĂ© qui soit? 18 Disposons-​nous encore d’autres tĂ©moignages attestant que l’amour est la plus grande qualitĂ© qui soit? Certainement. ConsidĂ©rons ce qui se passa quand un scribe demanda Ă  JĂ©sus “Quel est le premier de tous les commandements?” Il s’attendait peut-ĂȘtre Ă  ce que JĂ©sus Ă©nonce l’un des Dix Commandements. Mais JĂ©sus cita DeutĂ©ronome 64, 5, et lui rĂ©pondit “Le premier c’est Entends, ĂŽ IsraĂ«l, JĂ©hovah, notre Dieu, est un seul JĂ©hovah, et tu dois aimer JĂ©hovah, ton Dieu, de tout ton cƓur, et de toute ton Ăąme, et de tout ton esprit, et de toute ta force.’” Puis JĂ©sus ajouta “Voici le second Tu dois aimer ton prochain comme toi-​mĂȘme.’ Aucun autre commandement n’est plus grand que ceux-lĂ .” — Marc 1228-31. 19. Quels sont certains des fruits remarquables de l’amour agapĂȘ? 19 Non, Paul n’exagĂ©rait pas quand, aprĂšs avoir mentionnĂ© la foi, l’espĂ©rance et l’amour, il dĂ©clara “Le plus grand des trois, c’est l’amour.” La manifestation de l’amour nous permet d’entretenir de bonnes relations avec notre PĂšre cĂ©leste et avec nos semblables, y compris avec les membres de la congrĂ©gation et de notre famille. L’amour a pour effet de nous Ă©difier. Et le prochain article montrera les nombreux bienfaits que l’amour vĂ©ritable peut procurer. Que rĂ©pondriez-​vous? ◻ En quoi l’amour est-​il plus grand que la foi et l’espĂ©rance? ◻ Qu’est-​ce que l’amour agapĂȘ, et comment se manifeste-​t-​il? ◻ Pourquoi l’amour est-​il le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu? ◻ Sous quels rapports l’amour est-​il plus grand que les autres fruits de l’esprit? [Illustration, page 13] L’amour a incitĂ© Dieu Ă  crĂ©er les humains pour qu’ils vivent dans un paradis terrestre. EspĂ©rez-​vous y ĂȘtre un jour?

Cest une grande joie pour moi d’arriver comme curĂ© sur cette paroisse de Chambourcy-Aigremont et d’entendre dĂšs le premier dimanche ces paroles : « le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour ». VoilĂ  le programme de notre annĂ©e pastorale, voilĂ  le programme de notre vie de chrĂ©tien : aimer ! En effet nous sommes créés Ă  l’image de Dieu qui

5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 2231 Opposition inclination loi morale chez Kant, contradictions sursumĂ©es chez Hegel, plĂ©rome de l’amour. Sur cette question du commandement d’aimer, il y a la rĂ©ponse de Hegel, philosophe de la Raison et de l’Esprit, Ă  Kant, philosophe de l’Entendement et des LumiĂšres. Mais, tout d’abord, revenons en arriĂšre et commençons par le dĂ©but, le Sermon sur la Montagne de JĂ©sus qui se dĂ©fend visiblement d’une attaque Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi et les ProphĂštes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » Matthieu, V, 17 , que Paul explique ainsi Vous ne devez rien Ă  personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la Loi. Tous les commandements [
] se rĂ©sument dans cette parole Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme [
] l’amour est donc l’accomplissement de la Loi » en grec plĂšroma tou nomou » le plĂ©rome de la Loi » .Le mot plĂ©rome » signifie en grec tout ce qui remplit », par exemple le contenu d’un vase, la population d’une ville, les aliments dans l’estomac. Arrivons Ă  la discussion de Hegel avec Kant. Pour Hegel, Kant maintient toujours une opposition entre l’inclination et la Loi, mĂȘme s’il envisage, dans la saintetĂ©, un accord du sentiment particulier avec la loi morale universelle, car il les conserve comme antagonistes. Or ce que propose le Sermon sur la Montagne est quelque chose de totalement Ă©tranger, un autre gĂ©nie », il exalte une autre lumiĂšre, [
] une autre rĂ©gion de la vie ». Il y a non pas abolition de la loi morale, mais accomplissement, plĂ©rome », plĂ©nitude, grĂące Ă  l’amour. Notons que le verbe allemand erfĂŒllen » a le mĂȘme double sens que le mot grec plĂ©rome » accomplir une tĂąche », remplir un rĂ©cipient ». Nous sommes remplis » d’amour qui est, comme nous l’avons vu, la diffĂ©renciation et la sursomption Aufhebung » de la diffĂ©rence ». Key word le commandement d’aimer, philosophe de la Raison et de l’Esprit versus philosophe de l’Entendement et des LumiĂšres, non pas abolir mais accomplir la Loi, vous ne devez rien Ă  personne sauf aimer, le plĂ©rome, opposition de l’inclination et de la loi morale chez Kant, les contradictions sursumĂ©es grĂące Ă  l’amour chez Hegel. Key names Kant, Hegel; JĂ©sus, Matthieu, Paul, Luc. Key works l’Esprit du Christianisme, Leçons sur la Religion, partie III Hegel , Fondements de la MĂ©taphysique des mƓurs, Critique de la Raison Pratique Kant , le Sermon sur la Montagne Matthieu, V; Luc, VI, 20-49 , ÉpĂźtre aux Romains, XIII, 8-10 Paul , Sans amour je suis disloquĂ©, les contradictions sursumĂ©es de l’amour Patrice Tardieu, Philo blog, 24/03/2012 . L’üle de notre nostalgie . Patrice Tardieu Published by Patrice TARDIEU - dans amour
Lamour du prochain, accomplissement de la loi 8 Ne devez rien Ă  personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. 9 En effet, les commandements : Tu ne commettras point adultĂšre, tu ne tueras point, tu ne dĂ©roberas point, tu ne convoiteras point, et s’il y a quelque autre commandement, se rĂ©sument dans cette parole :
To add entries to your own vocabulary, become a member of Reverso community or login if you are already a member. It's easy and only takes a few seconds cumprimento da lei Il Ă©tait comme un possĂ©dĂ© des dĂ©mons, et il n'a pas rĂ©alisĂ© que l'amour est l'accomplissement de la loi. Era como se ele estava possuĂ­do pelo demĂŽnio, nĂŁo tendo percebido que o amor Ă© o cumprimento da lei. L'amour est l'accomplissement de la loi, Ă©crivait saint Paul aux Romains 13, 10. O amor Ă© o cumprimento da lei, escrevia SĂŁo Paulo aos Romanos 13, 10. Andere Beispiele im Kontext L'apĂŽtre voit dans la rĂ©alisation de ce commandement le plein accomplissement de la loi. O ApĂłstolo vĂȘ na prĂĄtica desse mandamento a plena atuação da lei. Les guerres impĂ©rialistes sont l'expression de la redivision indispensable du monde grĂące Ă  des mesures extrĂȘmes de l'accomplissement de la loi de l'impĂ©rialisme - Ă  savoir un maximum de profit par le sang de millions de personnes. As guerras imperialistas sĂŁo expressĂŁo da re-divisĂŁo indispensĂĄvel do mundo atravĂ©s de medidas extremas para cumprir a lei do imperialismo - ou seja, mĂĄximo de lucro com o sangue de milhĂ”es de pessoas. La charitĂ©, en effet, en tant que lien de la perfection et accomplissement de la loi cf. Col. pois a caridade, vĂ­nculo da perfeição e plenitude da lei cfr. Col. Car notre siĂšcle, qui produisit cet Ă©vĂ©nement, a aussi vu le mot rĂ©volution» prendre un nouveau sens, ou plus exactement, prendre son vrai sens la destruction sans fin jusqu'Ă  l'accomplissement de la Loi. Para o nosso sĂ©culo, que produziu o evento tambĂ©m tem visto a palavra "revolução" dado um novo significado, ou mais precisamente, dado o seu verdadeiro significado destruição sem fim atĂ© que a lei seja cumprida. See how “accomplissement de la loi” is translated from Französisch to Portugiesisch with more examples in context
Dansle 13e chapitre de I Corinthiens, Paul nous emmùne à la source du christianisme, et là nous voyons : “La plus grande de ces choses est l’amour.”. Ce n’est pas un oubli. Paul parlait de la foi juste un instant auparavant. Il dit : ” Si j’ai toute la foi, au point d’enlever des montagnes, et que je n’aie pas l’amour, je

Le Christ et l`accomplissement de la Loi la halakhah du Juif, l NRT 122 2000 353-368 SONNET, Le Christ et l’accomplissement de la Loi la halakhah du Juif, l’éthique du Gentil1 Introduction une histoire, deux lecteurs La question de l’homme riche Ă  JĂ©sus fournira son point de dĂ©part Ă  notre rĂ©flexion MaĂźtre, que dois-je faire de bon pour avoir la vie Ă©ternelle?» Mt 19, 16. Nous connaissons la rĂ©ponse de JĂ©sus Garde les commandements» Mt 19, 17 ou, dans la version de Marc Tu connais les commandements» Mc 10, 19. Tout cela», rĂ©pond l’homme, je l’ai observé» Mt 19, 20. Et chez Marc MaĂźtre, tout cela je l’ai observĂ© dĂšs ma jeunesse» Mc 10, 20. Il ne pourrait y avoir de rĂ©ponse plus juive que celle-lĂ , qui nous vient en droite ligne du DeutĂ©ronome Écoute IsraĂ«l 
. Ces paroles que je te commande aujourd’hui seront sur ton cƓur, tu les inculqueras Ă  tes fils 
. Ces paroles, tu les garderas  » Dt 6, 6. Un lecteur juif — et souvenons-nous qu’un rĂ©cit comme celui de Mt visait originellement un tel destinataire — ne peut que se reconnaĂźtre dans la rĂ©ponse de l’homme riche ce lecteur juif a, lui aussi, depuis sa jeunesse, grandi dans l’amour et dans la garde des paroles» en question. Pour un tel lecteur, la demande initiale de JĂ©sus — garde les commandements» — fait sens Ă©galement de maniĂšre juive JĂ©sus ne fait pas autre chose que remettre un fils d’IsraĂ«l devant les paroles essentielles de sa tradition. En prenant toutefois quelques libertĂ©s JĂ©sus ne produit que cinq des dix paroles, celles qui concernent le prochain, et assortit ces cinq dĂ©fenses d’un impĂ©ratif qui les rĂ©capitule positivement — Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme», citation de Lv 19, 18 verset donc extĂ©rieur aux dix paroles. Il y a lĂ  une maniĂšre de produire l’Écriture qui est significative, mais que peut comprendre, et que comprend l’interlocuteur juif de JĂ©sus. 1. ConfĂ©rence donnĂ©e le 3 mars 1997 au Centre Culturel des Fontaines Ă  Chantilly dans le cadre de la session JĂ©sus et la Torah» organisĂ©e par le ComitĂ© Ă©piscopal français pour les relations avec le judaĂŻsme et le 30 dĂ©cembre 1998 Ă  Cracovie Ă  l’occasion du premier congrĂšs JĂ©suites et Juifs». Je remercie Philippe Bossuyt et Jean Radermakers, ainsi que FrĂ©dĂ©ric Louzeau, prĂ©cieux interlocuteurs dans l’élaboration de cet essai. 354 SONNET, Supposons Ă  prĂ©sent que le mĂȘme rĂ©cit tombe dans les mains ou parvienne aux oreilles d’un lecteur ou d’un auditeur venu des nations et dĂšs lors du paganisme. L’affirmation de JĂ©sus — Tu connais les commandements» — n’est plus pour lui le lieu d’une identification les commandements, il ne les connaĂźt pas; ils ne lui ont pas Ă©tĂ© adressĂ©s; ils n’ont pas Ă©tĂ© remis Ă  sa garde. Et la rĂ©ponse de l’homme riche — Tout cela je l’ai observĂ© dĂšs ma jeunesse» — ne peut dĂšs lors se confondre avec la rĂ©ponse du lecteur non juif. C’est d’ailleurs une aubaine pour ce lecteur que JĂ©sus fasse le dĂ©tail des commandements, ou du moins de certains d’entre eux, en les rĂ©pĂ©tant Ă  l’oreille de l’homme riche. Car ces commandements, notre lecteur ne les connaĂźt pas en tant qu’objets d’une rĂ©vĂ©lation et d’une tradition. Ce sont pour lui des paroles» divines neuves, qu’il dĂ©couvre en mĂȘme temps que celles du Christ. Nous devrons nous demander que reprĂ©sente pour cet autre lecteur la rĂ©fĂ©rence Ă  une loi qui ne lui a pas Ă©tĂ© donnĂ©e? Cette loi devient-elle la sienne? Devient-elle normative pour lui aussi? Le Christ du rĂ©cit Ă©vangĂ©lique prend-il le relais de MoĂŻse, pour donner aux fils des nations ce qui a Ă©tĂ© originellement donnĂ© aux fils d’IsraĂ«l? Ou s’agit-il d’autre chose? Dans cette communication, je ferai jouer au maximum l’asymĂ©trie des deux figures, celle du Juif et celle du Gentil, dans leur relation Ă  la Torah et Ă  son accomplissement dans le Christ. Il me semble que seule une prise en compte de ces situations contrastĂ©es permet de penser le rapport Ă  la Loi et Ă  son accomplissement d’une maniĂšre qui respecte et le mystĂšre de l’Église et le mystĂšre d’IsraĂ«l. On peut objecter la distinction en cause — celle du judĂ©o- et du pagano-chrĂ©tien — est une distinction qui n’a plus cours. Le concept de pagano-chrĂ©tien», par exemple, ne vaudrait que pour les convertis, les baptisĂ©s de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Les gĂ©nĂ©rations suivantes appartiendraient Ă  ce qu’on appelle le peuple chrĂ©tien», qui a rompu avec le paganisme et a dĂ©veloppĂ© une histoire chrĂ©tienne», une mĂ©moire chrĂ©tienne», une culture chrĂ©tienne» — cette culture qui Ă©tait dominante dans nos pays jusqu’il y a peu et qui faisait de nos nations des nations chrĂ©tiennes», au sein de la chrĂ©tienté». Loin de moi de chercher Ă  relativiser le rĂŽle d’une continuitĂ© et d’une mĂ©moire chrĂ©tiennes. Je soutiens nĂ©anmoins qu’on ne peut Ă©chapper aux catĂ©gories bibliques bibliquement parlant, chacun de nous est soit fils ou fille d’IsraĂ«l soit fils ou fille des nations2. Ceci vaut notamment 2. Cf. LUSTIGER, Juifs et chrĂ©tiens, demain?, dans NRT 120 1998 535-536. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 355 pour les chrĂ©tiens. Personne ne naĂźt chrĂ©tien on le devient par le baptĂȘme. Le Juif, qui est juif par sa naissance, reste membre de son peuple aprĂšs avoir reçu le baptĂȘme, Ă  la maniĂšre de Paul — Moi? Je suis Juif, de Tarse en Cilicie» Ac 21, 39; Saul a Ă©tĂ© baptisĂ© en Ac 9,18. Quel est par contre le statut biblique de celui qui n’est pas nĂ© Juif? Il est fils d’Adam, fils des nations, goy ou gentil, et, d’une maniĂšre prĂ©cise qui nous intĂ©ressera bientĂŽt, fils de NoĂ©. Une fois baptisĂ© et intĂ©grĂ© dans l’Église, le Gentil reste Gentil, rĂ©pondant tant d’une grĂące que d’une mission propres. MĂ©connaĂźtre cela, c’est mĂ©connaĂźtre la logique biblique en matiĂšre d’histoire du salut, qui fait passer le salut de l’un IsraĂ«l Ă  l’autre les nations, et de l’autre Ă  l’un, dans un unique dessein divin, d’Abraham au Christ, lumiĂšre des nations et gloire de ton peuple IsraĂ«l» Lc 2, 32. La grande mosaĂŻque qui orne la basilique Sainte-Sabine de Rome Ve siĂšcle, illustrant la catholicitĂ© de l’Église par le face-Ă -face de deux femmes, Ecclesia ex circumcisione et Ecclesia ex gentibus, l’Église-de-la-circoncision et l’Église-desnations, est Ă  cet Ă©gard un symbole thĂ©ologique valable pour tous les temps. I. – Le Juif d’abord» Rm 1, 16 Examinons d’abord ce qu’il en est de l’accomplissement de la Torah par JĂ©sus pour un disciple juif. Force est de reconnaĂźtre qu’un accomplissement de ce type a pour condition de possibilitĂ© une tradition de type pharisien. Je ne dis pas par lĂ  que JĂ©sus appartenait aux cercles pharisiens proprement dits, mais que la pensĂ©e pharisienne est celle qui rend possible un discours d’accomplissement tel que le propose JĂ©sus, notamment en Mt 5-7. Dans un cadre sadducĂ©en ou essĂ©nien un tel discours d’accomplissement serait tout simplement impensable. Qu’est-ce que la pensĂ©e pharisienne met en place, qui rend possible le discours d’accomplissement de JĂ©sus? Ce qu’elle institue, c’est le rapport torah she-bikhtav – torah she-be-cal-peh, Torah Ă©crite – Torah orale. Le discours d’accomplissement de JĂ©sus se prĂ©sente en effet comme un phĂ©nomĂšne de Torah orale — de type pharisien donc —, mĂȘme si JĂ©sus, on va le voir, a des prĂ©tentions qui le mettent au-delĂ  ou en dehors de l’économie de la Torah orale proprement pharisienne. La Torah orale, la tradition vivante d’IsraĂ«l, est, pour le dire ainsi, ce qui fait en sorte que Dieu n’ait pas parlĂ© en vain dans sa Torah Ă©crite. Par la tradition vivante des sages d’IsraĂ«l, la parole divine se trouve encore 356 SONNET, et toujours prĂ©cisĂ©e, actualisĂ©e, accentuĂ©e, de maniĂšre Ă  porter effectivement la vie du peuple. Elle est le lieu d’une fidĂ©litĂ© extrĂȘme — ainsi R. Eliezer pouvait dire Je n’ai jamais dit quoi que ce soit que je n’aie entendu de mon maĂźtre»3. Mais, comme l’écrit P. Lenhardt, cette fidĂ©litĂ© ne s’accomplit pas dans la voie de la pure conservation et du conformisme»4. La Torah orale, grĂące Ă  sa plasticitĂ©, est aussi capable de tirer le nouveau de l’ancien, autant et chaque fois que c’est nĂ©cessaire»5. C’est lĂ  la tĂąche du de la novatio, illustrĂ©e notamment par R. Aqiba, qui explicite ce qui Ă©tait implicite, utilise ce qui Ă©tait en rĂ©serve, rĂ©vĂšle par le nouveau la richesse de l’ancien»6. JĂ©sus, ne l’oublions pas, a donnĂ© comme modĂšle ce scribe tirant de son trĂ©sor du neuf et de l’ancien» Mt 13, 52. Au dĂ©but de son enseignement en Mt 5-7, JĂ©sus dĂ©clare N’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi et les ProphĂštes je ne suis pas venu dĂ©truire — katalusai littĂ©ralement dĂ©truire en faisant tomber les pierres» —, mais accomplir — plĂšrĂŽsai remplir, achever, accomplir»» Mt 5, 17. DerriĂšre le verbe grec plĂšroĂŽ, il faut reconnaĂźtre l’hĂ©breu le-male’ remplir, accomplir», mais l’ensemble de la phrase, ainsi que son contexte, renvoie Ă©galement Ă  la pratique d’accomplissement» attachĂ©e au verbe leqayyem faire se tenir debout, donner sa consistance, accomplir». Ce verbe, terme technique de l’accomplissement dans la tradition rabbinique, en rĂ©vĂšle les diverses modalitĂ©s. Les sources rabbiniques rĂ©vĂšlent qu’accomplir l’Écriture», c’est d’abord interprĂ©ter l’Écriture, et dĂ©couvrir, par les ressources de l’exĂ©gĂšse, du midrash, ce Ă  quoi l’Écriture engage dans la ligne de l’action7. Accomplir l’Écriture, c’est alors la faire tenir debout» c’est le sens littĂ©ral de le-qayyem, tout le contraire donc de katalusai, lui donner une consistance qu’elle n’a pas aussi longtemps qu’elle n’enseigne rien qui engage son destinataire. C’est donc, par une interprĂ©tation qui engage Ă  l’action, la confirmer en tous ses dĂ©tails. JĂ©sus fait Ă©cho Ă  ceci lorsqu’il dit Car, en vĂ©ritĂ© je vous le dĂ©clare, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un iota, 3. b. Talmud de Babylone Sukkah 28a. 4. P. LENHARDT, Voies de la continuitĂ© juive. Aspects de la relation maĂźtredisciple d’aprĂšs la littĂ©rature rabbinique ancienne, dans Rech. Sc. Religieuses 66 1978 505. 5. Ibid., p. 506. 6. Ibid., p. 509. 7. Cf. Ibid., p. 511-512; AVRIL et P. LENHARDT, La lecture juive de l’Écriture, Lyon, Profac, 1982, pp. 25-27. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 357 on peut entendre l’hĂ©breu ou l’aramĂ©en sous-jacent pas le moindre yod, pas le moindre trait ne passera de la loi, que tout ne soit arrivé» Mt 5, 188. C’est sur la base de ce premier sens de l’accomplissement que se dĂ©ploient les autres modes de l’accomplissement l’accomplissement dans l’action des croyants et l’accomplissement des promesses de la Torah et des ProphĂštes. Ce qu’il faut donc d’abord scruter, c’est le discours d’accomplissement de JĂ©sus. Je m’en tiens Ă  quelques aspects de ce discours. Le discours interprĂ©tant de JĂ©sus s’inscrit dans la responsabilitĂ© de la Torah orale de convoyer la Torah Ă©crite en la rendant engageante Grande est l’étude, car elle mĂšne Ă  l’action», dira Rabbi Aqiba9. Cette responsabilitĂ© met en jeu notamment la capacitĂ© de la Torah orale de ressaisir toute la Torah Ă©crite et de la rĂ©sumer. En Mt 22, on voit ainsi un Pharisien s’approcher de JĂ©sus et lui demander MaĂźtre, quel est le grand commandement dans la Torah? JĂ©sus lui dĂ©clara Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cƓur, de toute ton Ăąme et de toute ta pensĂ©e. C’est lĂ  le grand, le premier commandement. Un second lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent krematai toute la Loi et les prophĂštes Mt 22, 36-40. VoilĂ  une maniĂšre d’interroger et de rĂ©pondre qui n’est pas Ă©trangĂšre aux sources rabbiniques. Ainsi, dans le Talmud de Babylone, Bar Qappara demande Quelle est la plus petite portion d’Écriture Ă  laquelle sont suspendues teluyyin toutes les rĂ©gulations essentielles de la Torah? Dans toute ta conduite sache le reconnaĂźtre et lui dirigera tes dĂ©marches» Pr 3, 610. OĂč l’on voit donc que le verbe grec kremannumi ĂȘtre suspendu», que ce soit littĂ©ralement ou figurativement de Mt 22, 40 8. L’exĂ©gĂšse de JĂ©sus consonne en ce sens avec celle qu’illustrera Rabbi Aqiba Ă  la fin du premier siĂšcle, pour qui la Torah, exprimĂ©e en langage humain, garde la transcendance de son origine l’exĂ©gĂšse doit dĂšs lors valoriser tous les dĂ©tails de l’Écriture, les lettres les plus petites et les menus traits. De chaque pointe du texte Ă©crit», dit ainsi le Talmud, Rabbi Aqiba dĂ©duisit par interprĂ©tation montagnes sur montagnes de dĂ©terminations pratiques» b. 29b; cf. P. LENHARDT et M. COLLIN, La Torah orale des Pharisiens. Textes de la Tradition d’IsraĂ«l, SupplĂ©ment au Cahier Évangile 73 1990 24-31. 9. b. Qiddushin 40b; b. Baba Qamma 17a. 10. b. Ber. 63a. 358 SONNET, correspond Ă  l’hĂ©breu talah ou tala’, et Ă  l’aramĂ©en tala’11. Mais au-delĂ  d’une Ă©quivalence des termes techniques, les rĂ©ponses de JĂ©sus et de Bar Qappara relĂšvent d’une tendance plus large, dans la tradition rabbinique, de recherche de passages brefs de l’Écriture rĂ©capitulant toute la Torah. Cette recherche prend parfois la forme de l’identification du kelal, c’est-Ă -dire du passage le plus gĂ©nĂ©ral, le plus universel Ă  l’opposĂ© du perat., le passage le plus particulier. Ainsi on fait mĂ©moire en divers lieux de la tradition selon laquelle R. Aqiba et R. Ben Azzai s’opposĂšrent sur le point de savoir si le kelal le plus englobant de la Torah se trouve en Lv 19, 18 ou en Gn 5, 112. Gn 5, 1 porte Le jour oĂč Dieu crĂ©a l’homme, il le fit Ă  la ressemblance de Dieu»; Lv 19, 18 spĂ©cifie Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme, c’est moi YHWH». C’est lĂ  le verset Ă©galement choisi par JĂ©sus comme l’autre plus grand» commandement Mt 22, 39; c’est aussi le verset par lequel JĂ©sus ressaisit positivement les commandements qu’il Ă©nonce Ă  l’homme riche13. Cette tendance Ă  ressaisir toute la Torah est dĂ©jĂ  illustrĂ©e par R. Hillel 1er siĂšcle avant l’ùre chrĂ©tienne, qui rĂ©pondit, avec la douceur et l’humilitĂ© qui le caractĂ©risent, Ă  un paĂŻen pressĂ© de se convertir Ce qui t’est haĂŻssable, ne le fais pas Ă  ton prochain. C’est lĂ  toute la Torah et le reste n’est que commentaire14. Ce Ă  quoi JĂ©sus fait Ă©cho en Mt 7, 12 Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mĂȘmes pour eux c’est la Loi et les ProphĂštes. La Torah orale rĂ©pond de l’applicabilitĂ© des prescriptions de la Loi et cette responsabilitĂ© porte notamment sur les cas d’exception et les cas d’urgence. La tradition rabbinique a ainsi dĂ©veloppĂ© la notion de piquah. nephesh, de considĂ©ration de la vie 11. Cf. Ă  ce propos T. L. DONALDSON, The Law That Hangs Matthew 2240 Rabbinic Formulation and Matthean Social World, dans Cath. Bibl. Quarterly 57 1995 689-709. 12. Cf. Sifra sur Lv 19, 18; Bereshit Rab. 24, 7. Cf. Ă©galement R. ÉlĂ©azar de Modiim un contemporain de R. Aqiba, qui trouve en Ex 12, 26 un kelal dans lequel toute la Torah est contenue» Mek. sur Ex 15, 26 Si tu entends bien la voix de YHWH, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit Ă  ses yeux, si tu prĂȘtes l’oreille Ă  ses commandements, si tu gardes tous ses dĂ©crets, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligĂ©es Ă  l’Égypte, car c’est moi YHWH qui te guĂ©ris». 13. Cf. Ă©galement Rm 13, 9. 14. b. Shabbat 31a. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 359 humaine», qui fait que les commandements — sauf trois interdits l’idolĂątrie, l’inceste qui inclut l’adultĂšre et le meurtre — sont suspendus lorsqu’il s’agit de sauver une vie humaine15. Et de fait, dans plusieurs controverses liĂ©es Ă  ses guĂ©risons le jour du shabbat, JĂ©sus fait intervenir une loi d’urgence» de ce genre cf. Mt 12, 1-14 et par.; Lc 13, 10-17; 14, 1-6, notamment sous la forme que l’on trouve en Mc 2, 27 Le shabbat a Ă©tĂ© fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat», qui a son Ă©cho dans les sources rabbiniques16. En matiĂšre d’accomplissement, ce qui distingue JĂ©sus de la Torah orale pharisienne n’est pas d’abord le contenu de son enseignement, c’est son exclusivisme, sa maniĂšre de sortir des chaĂźnes et des canaux de la tradition. Les sources rabbiniques sont Ă©maillĂ©es de noms propres tel maĂźtre a rapportĂ© de tel autre, a dit au nom de tel autre, etc. Chaque chaĂźne de la tradition est relative aux autres chaĂźnes avec lesquelles elle se dĂ©veloppe en parallĂšle, soit pour les complĂ©ter, soit pour en diverger.»17 JĂ©sus, notamment le JĂ©sus de Mt 5-7, se pose quant Ă  lui comme instance distincte de novatio il a Ă©tĂ© dit, moi je vous dis». Quel est le sens de cette prĂ©tention de JĂ©sus — cette exclusivitĂ© — dans son mode d’accomplissement de la Torah? En ne s’inscrivant dans aucune relation maĂźtre-disciple en amont de lui-mĂȘme et en faisant reposer le sur l’autoritĂ© de son je», JĂ©sus, Ă©crit P. Beauchamp, nous met ainsi en prĂ©sence d’une Torah ab initio, dans la novatio ultime et dĂ©finitive qu’accomplit le Fils du PĂšre18. On retrouve cette exclusivitĂ© dans la maniĂšre dont JĂ©sus appelle des disciples Ă  sa suite. La fidĂ©litĂ© du disciple au maĂźtre est grande dans la tradition pharisienne, mais elle ne va pas jusqu’à l’inconditionnalitĂ© exigĂ©e par JĂ©sus. C’est ici que nous retrouvons l’histoire de l’homme riche. L’histoire s’est ouverte sur une question qui ressortit Ă  la halakhah Que dois-je faire?» La halakhah, de la racine hlkh, marcher», est cette 15. Cf. b. SanhĂ©drin 74a; c’est lĂ  une exigence qui dĂ©rive de Lv 19, 16 Tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain. Je suis YHWH». Selon le Talmud, cette exigence de venir au secours d’une vie humaine mise en pĂ©ril l’emporte notamment sur les lois relatives au shabbat cf. b. Yoma 85a. Les sages d’IsraĂ«l appuient cette prioritĂ© absolue du respect de la vie humaine sur le verset Vous garderez mes lois et mes jugements qui les accomplira y trouvera la vie» Lv 18, 5, en commentant il y trouvera la vie, et il ne mourra pas donc en les observant» b. Yoma 85b; b. SanhĂ©drin 74a. 16. Cf. notamment b. Yoma 85a. 17. P. LENHARDT, Voies 
 citĂ© supra, n. 4, p. 499. 18. P. BEAUCHAMP, L’Évangile de Matthieu et l’hĂ©ritage d’IsraĂ«l, dans Rech. de Sc. Religieuses 76/1 1988 19, n. 21 et passim. 360 SONNET, marche Ă  suivre» dans la pratique des commandements telle que la prĂ©cise la Torah orale. Dans l’histoire de l’homme riche, la rĂ©ponse de JĂ©sus est littĂ©ralement une marche Ă  suivre», une sequela l’homme est invitĂ© Ă  suivre JĂ©sus aprĂšs avoir renoncĂ© Ă  tout ce qui pouvait l’encombrer Et puis viens, suis-moi». Dans cette premiĂšre partie, l’accomplissement de la Loi par JĂ©sus Ă©tait approchĂ© dans la perspective juive, c’est-Ă -dire en termes de Torah orale. À charge du scribe devenu-disciple», du Juif devenu-disciple, de dĂ©terminer ce Ă  quoi l’engage la halakhah du Christ, en regard des commandements jusqu’en leur moindre trait. De cela il est juge, avec l’Église de la circoncision Ă  laquelle il appartient. Mais ce dynamisme d’accomplissement se confond avec son histoire il a reçu la garde des commandements, en tant que fils d’IsraĂ«l, et il a par ailleurs choisi d’ĂȘtre fidĂšle au don de la Torah en entrant dans la halakhah du maĂźtre qu’est JĂ©sus. II. – Le Grec ensuite» Rm 1, 16 La situation du Gentil, quand il y va de la Loi et de son accomplissement en JĂ©sus, est toute diffĂ©rente. Le Gentil n’a pas reçu la garde des commandements. Il n’a pas derriĂšre lui la parole des pĂšres Tout ce qu’a dit YHWH, nous le ferons et nous l’écouterons» Ex 19, 8; 24, 3. L’accomplissement, au sens oĂč il vient d’en ĂȘtre question est, pour ce Gentil, un phĂ©nomĂšne extĂ©rieur, relevant d’une tradition qui n’est pas la sienne en tout cas pas au premier degrĂ©. Quelle est alors sa tradition»? Non pas au niveau d’un groupe ethnique donnĂ© chaque peuple a sa propre tradition morale et lĂ©gale mais, plus largement, comme fils des nations? Quelle est la loi dont il a originellement Ă  rĂ©pondre, comme Gentil devenu disciple de JĂ©sus, et dont il a Ă  rĂ©pondre en face du Juif, auquel l’évĂ©nement du Christ l’associe? La rĂ©ponse Ă  cette question, je la chercherai dans le livre des Actes des ApĂŽtres. L’ensemble formĂ© par l’évangile de Luc et le livre des Actes reprĂ©sente, on le sait, un rĂ©cit tournĂ© vers un destinataire pagano-chrĂ©tien, Ă  la diffĂ©rence donc du rĂ©cit de Matthieu qui a fourni le fond narratif de la premiĂšre partie de cet exposĂ©. Qui plus est, le livre des Actes raconte prĂ©cisĂ©ment l’entrĂ©e des non-Juifs, des Gentils, dans l’Église naissante, aux cĂŽtĂ©s des croyants venus du judaĂŻsme. C’est au chapitre 15 des Actes, dans le rĂ©cit de l’assemblĂ©e de JĂ©rusalem, que nous trouverons des Ă©lĂ©ments dĂ©terminants quant Ă  la situation Ă©thique du non-Juif recevant le baptĂȘme au nom du Seigneur JĂ©sus. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 361 L’assemblĂ©e de JĂ©rusalem se fait sur fond d’évĂ©nements dĂ©cisifs, racontĂ©s entre Ac 10 et Ac 15. Le chapitre 10 des Actes rapporte ce qu’on peut appeler la seconde PentecĂŽte», la PentecĂŽte des nations. La premiĂšre PentecĂŽte, en Ac 2, Ă  JĂ©rusalem, a pour cadre la fĂȘte de shavucĂŽt, la PentecĂŽte juive, et n’a pour bĂ©nĂ©ficiaires que des Juifs accompagnĂ©s de prosĂ©lytes. Cette PentecĂŽte de Ac 2 se produit comme un nouveau SinaĂŻ, comme un don dans le feu, et est immĂ©diatement suivie d’un long discours de Pierre, de part en part midrashique, comme cela s’impose avec des destinataires juifs. L’évĂ©nement rapportĂ© en Ac 10, par contre, se passe Ă  CĂ©sarĂ©e, ville romaine, port de mer ouvert sur la MĂ©diterranĂ©e des nations, et dans la maison d’un Gentil, Corneille, centurion romain. Le rĂ©cit raconte comment l’Esprit Saint tombe sur les Gentils et leurs hĂŽtes juifs, rassemblĂ©s chez Corneille. Force est pour Pierre de reconnaĂźtre qu’un Gentil ayant reçu l’Esprit de SaintetĂ© ne peut plus ĂȘtre dĂ©clarĂ© impur. Ici aussi, comme en Ac 2, Pierre parle, mais il ne le fait plus sur le mode du midrash, et pour cause, vu son auditoire; il raconte l’histoire de JĂ©sus et le prĂ©sente comme le Seigneur de tous les hommes» Ac 10, 36. L’autre Ă©vĂ©nement, prolongeant celui de CĂ©sarĂ©e, est la fondation d’églises nouvelles, Ă  commencer par celle d’Antioche de Pisidie, dont les membres proviennent essentiellement du paganisme Ac 13-14 Dieu, raconteront Paul et Barnabas, avait ouvert aux paĂŻens les portes de la foi» Ac 14, 27. C’est sur ce fond, continue le rĂ©cit, que des fidĂšles issus du groupe pharisien intervinrent alors pour soutenir qu’il fallait circoncire les paĂŻens et leur prescrire d’observer la loi de MoĂŻse» Ac 15, 5. Le modĂšle que font jouer ces chrĂ©tiens pharisiens est donc le modĂšle du prosĂ©lyte, qui s’agrĂšge au peuple juif en acceptant la circoncision et le joug de la Torah. Au terme des interventions de Pierre, qui Ă©voque notamment l’évĂ©nement chez Corneille, et de Paul et Barnabas, qui Ă©voquent les signes et les prodiges que Dieu 
 avait accomplis chez les paĂŻens» Ac 15, 12, c’est Jacques, le frĂšre du Seigneur, qui conclut Je suis donc d’avis de ne pas accumuler les obstacles devant ceux des paĂŻens qui se tournent vers Dieu. Écrivons-leur simplement de s’abstenir des souillures de l’idolĂątrie, de l’immoralitĂ©, de la viande Ă©touffĂ©e et du sang19. Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisqu’on le lit tous les shabbats dans les synagogues Ac 15, 19-21. 19. Var. occidentale de s’abstenir des souillures de l’idolĂątrie, de l’immoralitĂ© et du sang et de ne pas faire Ă  autrui ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fasse» quelques tĂ©moins omettent l’immoralitĂ©. 362 SONNET, L’assemblĂ©e rĂ©dige alors une lettre et communique sa dĂ©cision — L’Esprit saint et nous-mĂȘmes avons dĂ©cidĂ© que » 15, 28 — comme une dĂ©cision d’Église conjoignant les apĂŽtres et les anciens 15, 23; cf. 15, 6. À mes yeux, et aux yeux d’un certain nombre d’exĂ©gĂštes, la dĂ©cision de JĂ©rusalem doit se comprendre comme une rĂ©fĂ©rence aux commandements noachiques, aux mitsvĂŽt bnei noah., c’est-Ă dire aux commandements qui, selon la tradition juive, incombent aux fils de NoĂ©, contredistinguĂ©s des fils d’IsraĂ«l qui ont la charge des commandements de loi mosaĂŻque20. Le tĂ©moignage le plus ancien sur la doctrine de loi noachique se trouve dans le livre des JubilĂ©s, qui remonte au second siĂšcle avant le Christ21. Le nombre et l’identitĂ© des commandements varient avant de recevoir une formulation traditionnelle sous les Amora’im Ă  partir du 3e siĂšcle de notre Ăšre22. Ces commandements comportent alors six injonctions nĂ©gatives — le rejet de l’idolĂątrie, — l’interdiction du blasphĂšme qui comprend le faux tĂ©moignage, — l’interdit du sang l’interdiction de verser le sang par le meurtre, — l’interdiction de l’inceste ainsi que de l’adultĂšre et d’autres dĂ©lits sexuels, — l’interdit du vol, — l’interdit de manger la chair d’un animal vivant, et une injonction positive — l’injonction d’établir un systĂšme lĂ©gal qui rend effective l’application des six commandements nĂ©gatifs. Ces commandements sont en fait dĂ©rivĂ©s exĂ©gĂ©tiquement de Gn 3, 1-7 et Gn 9, 1-7 — oĂč Dieu formule l’interdit du sang, 20. Cf. notamment J. DELOBEL, Le dĂ©cret apostolique» Act 15, 21, 25 et les prĂ©ceptes aux Noachides, dans NoĂ©, l’homme universel, Ă©d. J. CHOPINEAU, coll. Publ. Inst. Iudaicum, 3, Bruxelles, Institutum Iudaicum, 1978, pp. 156-196; M. BOCKMUEHL, The Noachide Commandments and New Testament Ethics with Special Reference to Acts 15 and Pauline Halakhah, dans Rev. Biblique 102 1995 72-101; Ph. BOSSUYT & J. RADERMAKERS, TĂ©moins de la Parole de la GrĂące Les Actes des ApĂŽtres. 2. Lecture continue, Bruxelles, Institut d’Études ThĂ©ologiques, 1995, pp. 447-449. 21. Cf. W. ZUIDEMA, Les lois noachiques dans la plus ancienne littĂ©rature rabbinique, dans Noé  citĂ© supra, n. 20, pp. 44-74. 22. Cf. b. Sanhedrin 56a; b. Avoda Zara 64b; Tosefta, Avodah Zarah, 8,4; Bereshit Rabba, ch. 16, § 24 et 26 etc.; cf. A. GUIGUI, Les lois dans le Talmud. Étude synthĂ©tique, dans Noé  citĂ© supra, n. 20, pp. 77-112. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 363 concernant les animaux que l’homme peut dĂ©sormais consommer, mais concernant surtout l’autre homme Ă  chacun je demanderai compte de la vie de son frĂšre. Qui verse le sang de l’homme, par l’homme verra son sang versĂ©. Car Ă  l’image de Dieu, Dieu a fait l’homme» Gn 9, 6. Ils sont Ă©galement dĂ©rivĂ©s de passages de la Torah qui concernent tant le fils d’IsraĂ«l et que l’étranger vivant Ă  ses cĂŽtĂ©s notamment en Lv 17-1823. Ces commandements sont donc dĂ©duits de la Torah Ă©crite, ce qui explique la rĂ©fĂ©rence que fait le dĂ©cret de Ac 15 aux prĂ©dicateurs» de MoĂŻse Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisqu’on le lit tous les shabbats dans les synagogues» [Ac 15, 21]. Par ailleurs, et c’est lĂ  le point important, ces commandements sont considĂ©rĂ©s par la tradition juive comme relevant de la loi naturelle, c’est-Ă -dire comme s’imposant d’eux-mĂȘmes Ă  la conscience humaine en tant que fondement de toute communautĂ© humaine24. VoilĂ  donc ce Ă  quoi sont tenus les pagano-chrĂ©tiens. Loin donc de faire des disciples venus des nations des sujets de la Torah, comme le proposaient les Pharisiens de Ac 15, l’assemblĂ©e de JĂ©rusalem les renvoie Ă  leur tradition» comme fils de NoĂ©. À cela ils sont tenus; de cela ils ont Ă  rĂ©pondre. À charge donc du pagano-chrĂ©tien d’élaborer une Ă©thique de vie sur la base de la loi des consciences — dont la sĂ©rie dĂ©terminĂ©e des commandements noachiques dit l’aspect d’objectivitĂ© — et dans la foi au Christ, c’est-Ă -dire en rĂ©fĂ©rence Ă  l’agir du Christ. En se convertissant au Seigneur de tous les hommes», le fils des nations ne renie pas sa filiation en Adam ou en NoĂ©; il est au contraire appelĂ© Ă  tĂ©moigner du chemin d’humanitĂ© qui mĂšne du premier au nouvel Adam25. 23. À ce propos, cf. T. CALLAN, The Background of the Apostolic Decree Acts 1520,29; 2125, dans Cath. Bibl. Quarterly 55 1993 284-297. 24. La loi noah. ide», souligne A. Guigui, a un caractĂšre tout rationnel et s’impose d’elle-mĂȘme Ă  la conscience humaine. Elle vise la pratique du vrai et du bien pour permettre Ă  toute sociĂ©tĂ© de vivre et de se maintenir. Elle est l’alpha et l’omĂ©ga de toute civilisation humaine» Les Lois dans Noé  [citĂ© supra, n. 20], p. 113. La tradition rabbinique sur les commandements noachiques a Ă©tĂ© notamment illustrĂ©e par MaĂŻmonide 1135-1204 et, plus rĂ©cemment, par Elie Benamozegh 1823-1900. Cette doctrine a Ă©galement soutenu les pensĂ©es de MoĂŻse Mendelssohn et d’Hermann Cohen qui, dans Religion der Vernunft 1929; trad. française La religion dans les limites de la philosophie, Paris, Cerf, 1990, a vu dans les commandements noachiques le fond rationnel et Ă©thique commun Ă  l’humanitĂ©. 25. Cf. les perspectives intĂ©ressantes qu’ouvre en ce sens A. GESCHÉ, Dante prend Virgile comme guide sur son chemin d’espĂ©rance. PaganitĂ© et christianisme, 364 SONNET, Nul doute que cette loi des consciences se dĂ©cline au concret dans les traditions de sagesse propres Ă  chaque nation et culture, mais la note d’universalitĂ© de cette loi» est ce qui la sauve de toute forme d’exclusion elle est le bien de tout fils de NoĂ© et de toute nation. Pour le Gentil qui reçoit le baptĂȘme, il ne s’agit donc pas de s’inscrire dans une halakhah messianique sur fond de Torah Ă©crite; il s’agit plutĂŽt, dans la lumiĂšre de la foi en JĂ©sus Seigneur qui rĂ©pand l’Esprit, d’exercer un discernement Ă©thique, au sens oĂč Paul Ă©crit aux Thessaloniciens N’éteignez pas l’Esprit, ne mĂ©prisez pas les dons de prophĂ©tie; examinez tout avec discernement retenez ce qui est bon; tenez-vous Ă  l’écart de toute espĂšce de mal» 1 Th 5, 19-22. Mais il faut remarquer aussitĂŽt que si le Gentil ne reçoit pas la Torah d’IsraĂ«l comme mitsvah, comme commandement qui l’oblige26, il la reçoit comme rĂ©vĂ©lation prĂ©parant les derniers jours et, contre tout marcionisme, il est tenu de s’en inspirer. Toute Écriture est inspirĂ©e de Dieu et utile pour enseigner, pour rĂ©futer, pour redresser, pour Ă©duquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, Ă©quipĂ© pour toute Ɠuvre bonne» 1 Tm 3, 16. Sans avoir la garde des commandements de la Torah, le Gentil reçoit cette derniĂšre comme pierre de touche» dans son Ɠuvre de discernement Ă©thique. C’est la Torah qui lui rĂ©vĂšle l’initiative divine dans la crĂ©ation comme dans l’histoire. En ses multiples dĂ©terminations Ă©thiques, la Torah rĂ©vĂ©lĂ©e fournit au Gentil une source constante d’inspiration. Dans le surcroĂźt que cette Torah comporte par rapport aux prescriptions de la loi naturelle, le Gentil reconnaĂźt ce qui le prĂ©pare au plus» de l’exigence Ă©vangĂ©lique. En deçà et au-delĂ  de toute justification rationnelle, la mitsvah rĂ©vĂ©lĂ©e a en effet son fondement dans la saintetĂ© du Dieu qui l’ordonne Soyez saints comme je suis saint, moi, YHWH, votre Dieu» Lv 19, 2. Devant l’existence diffĂ©rente qu’instituent les mitsvĂŽt, existence accordĂ©e Ă  la diffĂ©rence et Ă  la saintetĂ© divines, le Gentil prend la mesure de la diffĂ©rence et du surcroĂźt auxquels il est Ă  prĂ©sent lui aussi conviĂ©, en ces derniers jours oĂč dans La Sagesse, une chance pour l’espĂ©rance?, Ă©d. A. GESCHÉ & P. SCOLAS, Paris, Cerf, 1998, pp. 135-154. 26. La Torah est une, ainsi que le souligne Lv 19 qui mĂȘle intimement dĂ©terminations Ă©thiques et dĂ©terminations rituelles Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme — Tu ne porteras pas sur toi un vĂȘtement en deux espĂšces de tissu» [Lv 19, 18-19]. Introduire une classe de prĂ©ceptes cĂ©rĂ©moniels» dont le chrĂ©tien» en gĂ©nĂ©ral serait dispensĂ©, c’est contredire la Torah dans son intĂ©gritĂ© et dans le dynamisme de sa tradition. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 365 l’Esprit de SaintetĂ© est rĂ©pandu sur toute chair comme je vous ai aimĂ©s, aimez-vous les uns les autres» Jn 13, 34. Pour ce qui est de la Torah, le non-Juif n’est donc pas partie prenante de l’évĂ©nement d’interprĂ©tation et d’accomplissement qui va de l’un Ă  l’autre Testament. Cet accomplissement, comme je l’ai indiquĂ©, est intĂ©rieur Ă  la tradition la Torah orale qui double et prolonge l’évĂ©nement du SinaĂŻ. Le Gentil est nĂ©anmoins tĂ©moin de ce que le Messie accomplit dans la tradition du Juif. En cela il est fidĂšle Ă  la vocation biblique des nations qui est d’attester et de publier ce que YHWH a fait pour son peuple cf. Ps 67; 117; 126, 2. Mais qu’en est-il du chemin Ă©thique propre au non-Juif est-il le lieu d’un accomplissement» sui generis? Une chose est sĂ»re en sa passion, le Christ accomplit» de maniĂšre surĂ©minente le plus central des commandements des fils de NoĂ© l’interdit de verser le sang de l’autre homme cf. Gn 9, 6. Cette loi qui fonde la sociĂ©tĂ© humaine s’éclaire de maniĂšre dĂ©finitive dans la figure de celui qui, loin de verser le sang d’autrui, a prĂ©fĂ©rĂ© verser le sien27. Le Seigneur de vie est ainsi, pour le Gentil, l’initiateur d’une nouvelle rĂšgle d’or; il est celui qui porte Ă  son comble — dans le surcroĂźt de l’Évangile — l’exigence Ă©thique dĂ©posĂ©e par le CrĂ©ateur en tout fils d’Adam. III. – Les dix paroles entre Juif et Gentil Qu’en est-il, dans une telle perspective, des dix paroles? C’est de ces paroles que nous sommes partis, en Ă©coutant l’histoire de l’homme riche. Lorsque l’Église catholique, qui est essentiellement mais pas uniquement une ecclesia ex gentibus, une Églisedes-nations, articule son enseignement moral sur les dix paroles donnĂ©es Ă  IsraĂ«l, comme elle le fait dans son rĂ©cent CatĂ©chisme, cĂšde-t-elle, de maniĂšre indue, Ă  la gĂ©nĂ©ralisation28? Je rĂ©pondrai que non, mais en soulignant les conditions de lĂ©gitimitĂ© d’un tel discours. Si l’Église, en sa qualitĂ© particuliĂšre d’Église-desnations, peut Ă©noncer un discours prescriptif sur la base des dix paroles donnĂ©es Ă  IsraĂ«l29, c’est parce que JĂ©sus a, d’une certaine 27. Lisant la passion en anthropologue, R. Girard a illustrĂ© la pertinence universelle de ce qui s’y dĂ©joue. Cf. R. GIRARD, Des choses cachĂ©es depuis la fondation du monde, Paris, Grasset, 1978, pp. 237-265. 28. Cf. les § 2052-2557 du CatĂ©chisme de l’Église catholique, Paris, Mame / Plon, 1992. 29. Le CatĂ©chisme, au § 2068, reprend l’enseignement du Concile de Trente les dix commandements obligent les chrĂ©tiens et 
 l’homme justifiĂ© est encore tenu de les observer» cf. DS 1569-1570. 366 SONNET, maniĂšre, rĂ©-Ă©noncĂ© et intimĂ© ces paroles dans son propre commandement, commandement qu’il a Ă©tendu aux nations. La finale de l’évangile de Matthieu est, sur ce dernier point, le texte dĂ©terminant. JĂ©sus ressuscitĂ© y envoie ses disciples faire-disciple toutes les nations», en leur demandant de les baptiser et non pas de les circoncire!30. Il leur prĂ©cise Enseignez-leur Ă  garder tout ce que je vous ai commandĂ© eneteilamĂšn» Mt 28, 20. Or ce que JĂ©sus a commandĂ© s’est notamment articulĂ© sur les dix paroles entolai cf. Mt 5-7. Vous avez appris qu’il a Ă©tĂ© dit 
 Tu ne commettras pas de meurtre 
. Tu ne commettras pas d’adultĂšre » Mt 5, À ces dix paroles, JĂ©sus a reconduit l’homme riche, en lui redisant certaines d’entre elles Mt 19, 17-19. Au principe de ce que JĂ©sus a commandé», les dix paroles sont dĂšs lors implicitement prĂ©sentes dans les commandements» proposĂ©s aux Gentils par le RessuscitĂ© du rĂ©cit matthĂ©en. Est-ce suffisant pour faire des dix paroles, de maniĂšre explicite, la loi-cadre de l’éthique chrĂ©tienne? Une autre dimension des dix paroles est en fait requise pour que soit lĂ©gitime une telle reprise — dimension qui nous rapproche du dĂ©cret apostolique de Ac 15. C’est l’aptitude de ces paroles Ă  dire Ă  la fois la norme rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  IsraĂ«l et la loi des consciences la loi naturelle. On ne peut s’empĂȘcher de remarquer en effet la proximitĂ© des dix paroles avec les commandements noachiques, c’est-Ă -dire avec ce qui est considĂ©rĂ© par la tradition juive comme s’imposant Ă  la conscience rationnelle de tout homme31. Si on fait abstraction de la rĂ©fĂ©rence Ă  la sortie d’Égypte et du commandement du shabbat, qui confĂšrent Ă  ces paroles leur dimension de rĂ©vĂ©lation historique au peuple Ă©lu, les dix paroles, ainsi que la tradition chrĂ©tienne l’a depuis longtemps relevĂ©, Ă©noncent les normes Ă©thiques les plus universelles DĂšs le commencement, Dieu avait enracinĂ© dans le cƓur des hommes les prĂ©ceptes de la loi naturelle. Il se contenta d’abord de les leur rappeler»32. Le CatĂ©chisme de l’Église catholique souligne ce point Ă  plusieurs reprises33. Le Gentil, qui n’était pas au pied du 30. Ainsi que le fait remarquer P. BEAUCHAMP, D’une montagne Ă  l’autre. La loi de Dieu, Paris, Seuil, 1999, p. 126. 31. Cf. sur ce point A. GUIGUI, Les Lois dans Noé  citĂ© supra, n. 20, p. 102 et 113. 32. IRÉNÉE DE LYON, Adversus Haereses, 4, 15, 1. 33. Cf. les § 1955 la loi morale naturelle est exposĂ©e en ses principaux prĂ©ceptes dans le DĂ©calogue», 1981, 2049, 2070-2071. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 367 SinaĂŻ et qui n’appartient pas Ă  la tradition qui perpĂ©tue le don de la Torah, ne peut manquer de reconnaĂźtre dans les dix paroles donnĂ©es aux fils d’IsraĂ«l ce dont il a par ailleurs Ă  rĂ©pondre en tant que fils de NoĂ©. Ce qui fait sans doute dĂ©faut dans le CatĂ©chisme, qui ne fait nulle part rĂ©fĂ©rence au dĂ©cret apostolique de Ac 1534, c’est la mise en valeur du double destinataire des paroles du Christ et de l’Écriture. La situation spirituelle du Gentil baptisĂ© en regard des dix paroles n’est pas celle du Juif devenu-disciple35. La pointe du dĂ©cret en Ac 15, Ă©crivent J. Radermakers et Ph. Bossuyt, rĂ©side dans le respect des dons de Dieu et et du chemin de grĂące par lequel il vient Ă  la rencontre de chacun selon ce qu’il est»36. Une rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©cision de Ac 15 et Ă  la doctrine des commandements des fils de NoĂ© permettrait ainsi de mieux respecter la grĂące propre et la mission du Gentil venu au Christ. SymĂ©triquement, une prise en compte de l’accomplissement messianique de la Torah Ă©crite et orale en JĂ©sus reviendrait Ă  mieux respecter ce que Dieu a confiĂ© en propre Ă  son peuple IsraĂ«l. C’est dans l’attention jalouse» Ă  la vocation de l’un et de l’autre — du Juif et du Gentil —, que l’amour jaloux de l’unique Seigneur se laissera reconnaĂźtre. B-1000 Bruxelles Rue du Grand Hospice, 30 Jean-Pierre SONNET, Institut d’Études ThĂ©ologiques Sommaire. — S’agissant de la Loi et de son accomplissement dans le Christ, la situation du Juif devenu-disciple n’est pas celle du Gentil qui reçoit le baptĂȘme. Pour le premier, cet accomplissement a la forme d’une halakha marche Ă  suivre» messianique, lui permettant de garder en disciple les commandements dont il a Ă  rĂ©pondre. Pour le second, entrer dans l’accomplissement du Seigneur, c’est accomplir, dans le surcroĂźt de l’Évangile, la loi des consciences ou, dans l’esprit de la dĂ©cision apostolique de Ac 15, les commandements noachiques. À la croisĂ©e des chemins, les dix paroles» se rĂ©vĂšlent porteuses d’un double statut. 34. Et c’est pourtant la premiĂšre des dĂ©cisions conciliaires! Dans une rĂ©fĂ©rence Ă  Gn 9, 5-6, le § 2260 traitant du tĂ©moignage de l’histoire sainte Ă  propos du respect de la vie humaine parle simplement de rappels du don divin de la vie humaine et de la violence meurtriĂšre de l’homme». 35. La rĂ©apparition d’une Église de la circoncision dans le siĂšcle qui a connu Auschwitz devrait Ă©veiller la thĂ©ologie et le magistĂšre Ă  la portĂ©e permanente de la double constitution de l’ecclesia du Christ. Cf. Ă  ce propos, F. ROSSI DE GASPERIS, Un nuovo giudeocristianesimo e la sua possibile rilevanza ecclesiale», dans ID., Cominciando da Gerusalemme. La sorgente della fede e dell’esistenza cristiana, Casale Monferrato, Piemme, 1997, pp. 140-183; trad. française partielle Un nouveau judĂ©o-christianisme, dans Études 378 1993 795-804. 36. J. RADERMAKERS & Ph. BOSSUYT, TĂ©moins
 citĂ© supra, n. 20, p. 441. 368 SONNET, Summary. — Baptized Jews and converted pagans do not regard the Law and its fulfilment in Christ in the same way. In the case of the Jews, this fulfilment takes the form of a messianic halakha way of life, which enables them to keep the commandments. In the case of the pagans, welcoming the fulfilment initiated by the Lord is nothing else but bringing into completion, in the spirit of the Gospel, the law of conscience. In other words according to the mind of the Apostles’ decision recorded in Acts 15, the Noachide precepts. Adressed to both Jews and pagans, the ten commandments» are thus double-edged.

En ce temps-lĂ , JĂ©sus disait Ă  ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.: Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaĂźtra de la » FĂȘtes du jour Avril Dim 24 Avr - 2312 par Ramtruck01» Psaume du jours 25 Avril Dim 24 Avr - 2311 par Ramtruck01» Lectures du Jour 25 Avril Dim 24 Avr - 2311 par Ramtruck01» Meditation du jours 25 Avril Dim 24 Avr - 2309 par Ramtruck01» Les Tweets du Pape Avril Dim 24 Avr - 2300 par Ramtruck01» a-t il quelqu-un?Dim 24 Avr - 2243 par Ramtruck01» PensĂ©es du jour Dim 20 Sep - 626 par Ramtruck01» Les Tweets du Pape Sept Dim 20 Sep - 624 par Ramtruck01» Reflexion du Jours 20 Sept Dim 20 Sep - 622 par Ramtruck01 Romains13:10 Nouvelle Édition de GenĂšve - L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Bible Segond 21. Romains 13:10 Segond 21 - L’amour ne fait pas de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Les autres versions . Bible du Semeur. Romains 13:10 Bible Semeur - Celui qui aime ne cause aucun mal Ă  son prochain LE SECRET DU SUCCÈS Jour 25 L’amour l’accomplissement de la loi L’amour ne fait pas de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi Romains 1310 Comme c’est merveilleux et rĂ©confortant de savoir que vous ne devez pas vous efforcer d’accomplir les Dix Commandements, encore moins toute la Loi! Lorsque vous marchez dans l’amour, vous avez accompli la loi “L’amour ne fait pas de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi” Romains 1310. Les gens de l’Ancien Testament ne pouvaient pas fonctionner dans l’amour comme un mode de vie. Mais en tant que nouvelle crĂ©ature, l’amour est intrinsĂšque Ă  votre nature; vous n’avez pas Ă  vivre selon les commandements, mais rĂ©alisez que l’amour est devenu votre style de vie. La Bible dit dans Romains 5 5 que l’amour de Dieu a Ă©tĂ© versĂ© dans nos cƓurs par le Saint-Esprit. Cet amour est ce qui vous pousse Ă  faire la volontĂ© du PĂšre et Ă  vivre pour lui “en fait, l’amour du Christ nous oblige, car nous sommes arrivĂ©s Ă  cette conclusion qu’un seul est mort pour tous, donc tous sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mĂȘmes, mais pour celui qui est mort et est ressuscitĂ© pour eux. “ DeuxiĂšme lettre Ă  Corinthiens 5 14-15 En tant que chrĂ©tien, vous ĂȘtes appelĂ© Ă  aimer. Sans amour, vous ne pouvez pas vivre une vie authentique en tant qu’enfant de Dieu, cela fonctionne dans l’amour de Dieu chaque jour et Ă  tout moment, peu importe qui et ce que vous rencontrez! confession L’amour de Dieu s’est rĂ©pandu dans mon cƓur. Je suis le fils de l’amour d’un Dieu d’amour. L’amour est mon mode de vie. Je n’ai aucun mal Ă  vivre en amour avec les autres, c’est ma nature d’aimer. La haine, la mĂ©chancetĂ©, l’orgueil et l’inimitiĂ© n’ont pas de place en moi, au Nom de JĂ©sus. Amen! Lamour est l'accomplissement de la loi Romains 13:10 ans vouloir blesser, une fois de plus, notre orgueil en montrant Ă  quel point nous dĂ©pendons de Dieu, nous pouvons dire que cette affirmation - d'amour est l'accomplissement de la lob - est justifiĂ©e. ConsidĂ©rons, Ă  travers la Bible, comment la notion de I'AMOUR s'est imposĂ©e dans notre vie et quels en sont les effets Mercredi, 18 mars 2020 Saint Cyrille, Ă©vĂȘque et docteur de l’Église Couleur liturgique violet Évangile selon saint Jean 17-19 En ce temps-lĂ , JĂ©sus disait Ă  ses disciples Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaĂźtra de la Loi jusqu’à ce que tout se rĂ©alise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes Ă  faire ainsi, sera dĂ©clarĂ© le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des Cieux. »Les temps actuels ne permettent pas toujours et en tout une rĂ©flexion approfondie et fructueuse de ce que nous avons Ă  vivre. Le texte d’aujourd’hui nous fait comprendre qu’au temps de JĂ©sus, le tĂ©moignage en paroles et en actes n’était pas, non plus, facile et bien reçu. Ce texte nous laisse entrevoir que la relation avec une personne que nous connaissons nous demande de la connaĂźtre en ce qu’elle dit et ce qu’elle fait il faut connaĂźtre sa personne physique et connaĂźtre aussi sa personnalitĂ© intime quel est son mode de raisonnement et sur quelle source elle s’appuie. PriĂšre Seigneur, ouvre mon intelligence et mon cƓur pour que l’un et l’autre s’accordent Ă  tes paroles qui ne sont que l’expression de la volontĂ© de ton PĂšre qui est aussi le mien. Accorde-moi la grĂące de savoir vivre ce que tu me demandes. Demande Que je sache Ă©couter et que je comprenne ton enseignement pour savoir le pratiquer avec sagesse et profondeur. Seigneur, tes auditeurs connaissaient ta personne civile », Joseph et Marie, ceux qui faisaient partie de la mĂȘme famille, c’est-Ă -dire tes proches et ceux de ton village – tes frĂšres – comme la coutume d’alors les appelait. Toi, tu le sais mais tu veux que leurs actions aient des racines plus profondes et leur permettent de vivre les donnĂ©es de la Loi enseignĂ©e au Temple. Tu veux qu’ils dĂ©passent ce qu’ils voient et entendent, tout en y restant fidĂšles. RĂ©flexion Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes 
 mais accomplir. »DĂšs les premiers mots, tu les mets en garde tu n’es pas venu abolir ce qui a toujours Ă©tĂ© enseignĂ©. Non, mais tu es venu leur dire comment vivre cet enseignement reçu des prophĂštes et de l’Écriture. Tes auditeurs sont prĂ©venus qu’ils ne doivent rien abandonner mais au contraire approfondir jusqu’au dĂ©tail, du fond du cƓur, manifestant l’amour qui les motive. Tu es venu accomplir ». La Loi n’est pas une option elle nous donne la volontĂ© de Dieu et nous indique ce qu’il demande. Amen, je vous le dis 
 »Amen signifie c’est la vĂ©ritĂ© », c’est sĂ»r. Ainsi-soit-il » ne signifie pas une option » mais une certitude qui serait mieux traduite par l’emploi du subjonctif qu’il en soit ainsi ! » Il n’y a pas de demi-mesure. Seigneur, tu sais que ce n’est pas quelque chose qu’il est facile de vivre avec spontanĂ©itĂ©. Notre cƓur doit ĂȘtre ouvert Ă  la rĂ©flexion et surtout au conseil de l’Esprit Saint, le Paraclet me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaĂźtre » Jn 16, 14. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des cieux. »Tout comme un bon IsraĂ©lite connaissait les Saintes Écritures et les mettait en pratique, il nous est demandĂ© Ă  nous aussi de les mĂ©diter et de les pratiquer. Nous ne pouvons pas agir seuls face aux Ă©vĂ©nements du quotidien, sans savoir oĂč nous allons et pourquoi nous le faisons. Le but de nos pensĂ©es, de nos actes et de tout notre comportement est de manifester l’amour que tu nous manifestes mais la dĂ©couverte de cet amour et de cette Loi est impossible sans le secours de celui qui en est l’ tu sais que c’est plus que difficile, que c’est impossible sans ton aide. Alors, je voudrais te demander de l’aide pour comprendre davantage les bienfaits qu’elle comporte. Donne-moi la force et le courage de ne rien entreprendre sans l’aide et le secours de cet Esprit que tu veux retrouver en nous. Tu nous as fait savoir par saint Jean que l’amour de Dieu Ă©tait de garder ses commandements et ses commandements ne sont pas un fardeau » 1 Jn 5, 3. Dialogue avec le Christ Seigneur, tu conclues ton discours par cet encouragement Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le Royaume des cieux. » Seigneur, en ce qui me concerne, je ne souhaite rien d’autre que d’ĂȘtre avec toi. Le rang et la place ne m’importent pas parce que ce que je veux, c’est ĂȘtre avec toi, faire partie de ce corps glorieux qui chante ta gloire au plus haut des cieux et tu les as rappelĂ©s pour la partager. Merci, Seigneur, de la fidĂ©litĂ© que tu manifestes en tes promesses. Tu veux que tes fidĂšles soient rassemblĂ©s devant toi en un seul troupeau. Tu as demandĂ© qu’ils soient sanctifiĂ©s et qu’ils soient un avec ton PĂšre et l’Esprit Saint, comme vous ĂȘtes UN. Je sais et j’espĂšre dans la foi, au plus intime de moi-mĂȘme, que cette grĂące sera rĂ©alisĂ©e pour ta gloire. RĂ©solution MĂ©diter, en vĂ©ritĂ©, le dĂ©but du Notre PĂšre en demandant la grĂące d’accomplir cette vĂ©ritĂ© divine et non la mienne. CĂ©cile Beaure d’AugĂšres, consacrĂ©e de Regnum Christi MĂ©ditations Regnum ChristiTexte de l’Évangile et informations liturgiques © AELF – Paris – Tous droits rĂ©servĂ©s hAi7f9.
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  • l amour est l accomplissement de la loi