âLe plus grand des trois, câest lâamourâ âOr maintenant demeurent la foi, lâespĂ©rance, lâamour, ces trois-âlĂ ; mais le plus grand des trois, câest lâamour.â â 1 CORINTHIENS 1313. 1. Quâa dĂ©clarĂ© un anthropologue Ă propos de lâamour? UN ANTHROPOLOGUE de renommĂ©e mondiale a dĂ©clarĂ© âPour la premiĂšre fois dans lâhistoire de notre espĂšce, nous nous rendons compte que de tous les principaux besoins psychologiques de lâhomme, le plus grand est le besoin dâamour. Il est le centre de tous les besoins humains, tout comme le soleil est le centre de notre systĂšme planĂ©taire. ... Lâenfant qui a Ă©tĂ© privĂ© dâamour est trĂšs diffĂ©rent, du point de vue biochimique, physiologique et psychologique, dâun enfant qui a Ă©tĂ© aimĂ©. MĂȘme sa croissance est diffĂ©rente. Nous savons Ă prĂ©sent que lâĂȘtre humain est nĂ© pour mener une existence oĂč vivre et aimer sont synonymes. Bien sĂ»r, ceci nâest pas nouveau. Ce nâest que la confirmation du Sermon sur la montagne.â 2. a En quels termes lâapĂŽtre Paul a-ât-âil montrĂ© lâimportance de lâamour? b Quelles questions mĂ©ritent maintenant considĂ©ration? 2 Effectivement, comme ce savant lâa reconnu, cette vĂ©ritĂ© concernant lâimportance que lâamour revĂȘt pour le bonheur des humains nâest pas nouvelle. Les scientifiques viennent peut-ĂȘtre seulement de la dĂ©couvrir, mais elle est exprimĂ©e dans la Parole de Dieu depuis plus de 19 siĂšcles. Câest pourquoi lâapĂŽtre Paul put Ă©crire âOr maintenant demeurent la foi, lâespĂ©rance, lâamour, ces trois-âlĂ ; mais le plus grand des trois, câest lâamour.â 1 Corinthiens 1313. Savez-âvous en quoi lâamour est plus grand que la foi et lâespĂ©rance? Pourquoi peut-âon dire que lâamour est le plus grand des attributs de Dieu et des fruits de son esprit? Quatre sortes dâamour 3. Quels exemples dâamour romanesque trouve-ât-âon dans la Bible? 3 La facultĂ© dâaimer dont les humains sont dotĂ©s est une expression de la sagesse de Dieu et de lâintĂ©rĂȘt empreint dâamour quâil leur porte. Les Grecs de lâAntiquitĂ© avaient quatre mots pour dĂ©signer lââamourâ. Lâun dâeux Ă©tait Ă©rĂŽs, qui dĂ©signe lâamour romanesque liĂ© Ă lâattrait sexuel. Les rĂ©dacteurs des Ăcritures grecques chrĂ©tiennes ne lâont pas employĂ©, quoique la Septante utilise des termes qui en sont dĂ©rivĂ©s en Proverbes 718 et 3016, et quâil soit question de lâamour romanesque dans certains passages des Ăcritures hĂ©braĂŻques. Par exemple, nous lisons quâIsaac âtomba amoureuxâ de RĂ©becca GenĂšse 2467. Un exemple tout Ă fait remarquable de ce genre dâamour apparaĂźt dans lâhistoire de Jacob qui, semble-ât-âil, tomba amoureux de la ravissante Rachel dĂšs quâil la vit. Dâailleurs, âJacob servit sept ans pour Rachel, mais Ă ses yeux ils parurent comme quelques jours Ă cause de son amour pour elleâ. GenĂšse 299-11, 17, 20. Le Cantique des cantiques dĂ©crit aussi lâamour romanesque dâun berger et dâune jeune fille. Mais on ne saurait trop insister sur le fait que ce genre dâamour, qui peut procurer beaucoup de satisfaction et de joie, ne doit se manifester quâen accord avec les justes principes de Dieu. Selon la Bible, câest uniquement par lâamour de sa femme lĂ©gitime quâun homme peut ĂȘtre âconstamment grisĂ©â. â Proverbes 515-20. 4. Quels exemples dâamour familial les Ăcritures donnent-âelles? 4 Il y a aussi le puissant amour familial. Les Grecs dĂ©signaient cette affection naturelle fondĂ©e sur les liens du sang par le mot storgĂȘ. Câest cet amour qui est Ă lâorigine du dicton âLa voix du sang parle plus haut que les autres.â Nous en avons un exemple remarquable dans lâamour que Marie et Marthe Ă©prouvaient pour leur frĂšre, Lazare. Il leur Ă©tait trĂšs cher, car elles pleurĂšrent beaucoup sa mort soudaine. Et quelle ne fut pas leur joie quand JĂ©sus le ramena Ă la vie Jean 111-44! Lâamour maternel est un autre exemple de ce genre dâamour voir 1 Thessaloniciens 27. Câest pourquoi, afin de souligner la profondeur de son amour pour Sion, JĂ©hovah dĂ©clara quâil Ă©tait plus grand encore que celui dâune mĂšre pour son enfant. â ĂsaĂŻe 4915. 5. Comment le manque dâaffection naturelle est-âil manifeste de nos jours? 5 Le manque dââaffection naturelleâ est une indication que nous vivons âles derniers joursâ, marquĂ©s par des âtemps dĂ©cisifs et dursâ. 2 TimothĂ©e 31, 3. Il amĂšne des jeunes Ă sâenfuir de chez eux, et des adultes Ă nĂ©gliger leurs parents ĂągĂ©s voir Proverbes 2322. Il se traduit Ă©galement par un nombre alarmant dâagressions dâenfants â certains Ă©tant si violemment battus par leurs parents quâils doivent ĂȘtre hospitalisĂ©s. Le manque dâamour se voit aussi par le fait que de nombreux parents ne disciplinent pas leurs enfants. Laisser les enfants agir Ă leur guise nâest pas une marque dâamour, mais revient Ă suivre la voie de la facilitĂ©. Un pĂšre qui aime vraiment ses enfants les discipline quand cela sâavĂšre nĂ©cessaire. â Proverbes 1324; HĂ©breux 125-11. 6. Donnez des exemples bibliques dâaffection entre amis. 6 ConsidĂ©rons maintenant le mot grec philia, qui dĂ©signe lâaffection sans aucune connotation sexuelle entre amis, deux femmes ou deux hommes mĂ»rs par exemple. Nous en avons un excellent exemple dans lâamour que David et Jonathan Ă©prouvaient lâun pour lâautre. Lorsque Jonathan fut tuĂ© Ă la guerre, David le pleura en ces termes âJe suis dans lâangoisse pour toi, mon frĂšre Jonathan, tu Ă©tais pour moi plein de charme. Ton amour Ă©tait pour moi plus merveilleux que lâamour des femmes.â 2 Samuel 126. Nous apprenons aussi que le Christ Ă©tait particuliĂšrement attachĂ© Ă lâapĂŽtre Jean, qui est connu comme le disciple âpour qui JĂ©sus avait de lâaffectionâ. â Jean 202. 7. Quel genre dâamour le mot agapĂȘ dĂ©signe-ât-âil, et comment cet amour se manifeste-ât-âil? 7 Quel mot grec Paul a-ât-âil utilisĂ© en 1 Corinthiens 1313, oĂč il mentionne la foi, lâespĂ©rance et lâamour, puis ajoute que âle plus grand des trois, câest lâamourâ? Le mot employĂ© ici est agapĂȘ, le mĂȘme que lâapĂŽtre Jean employa quand il dĂ©clara âDieu est amour.â 1 Jean 48, 16. Il sâagit dâun amour guidĂ© ou dominĂ© par les principes. Il peut ou non sâaccompagner dâaffection et de tendresse, mais correspond Ă un sentiment dĂ©sintĂ©ressĂ© qui pousse Ă faire du bien aux autres quels que soient leurs mĂ©rites ou les avantages quâon peut en retirer. Câest cet amour qui incita Dieu Ă donner celui quâil avait de plus cher, son Fils unique, JĂ©sus Christ, âafin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas dĂ©truit, mais ait la vie Ă©ternelleâ. Jean 316. Comme Paul nous le rappelle fort justement, âĂ peine ... quelquâun mourra-ât-âil pour un homme juste; pour un homme bon, oui, peut-ĂȘtre quelquâun osera-ât-âil mourir. Mais Dieu nous recommande son propre amour en ce que Christ est mort pour nous alors que nous Ă©tions encore pĂ©cheursâ. Romains 57, 8. En effet, lâamour agapĂȘ pousse celui qui lâĂ©prouve Ă faire du bien aux autres quelle que soit leur position sociale et quoi quâil lui en coĂ»te. Plus grand que la foi et lâespĂ©rance â Pourquoi? 8. Pourquoi lâamour agapĂȘ est-âil plus grand que la foi? 8 Mais pourquoi Paul dit-âil que cet amour agapĂȘ est plus grand que la foi? Il Ă©crit en 1 Corinthiens 132 âSi jâai le don de prophĂ©tie, et que je connaisse tous les saints secrets et toute connaissance, et si jâai toute la foi de maniĂšre Ă transporter des montagnes, mais que je nâaie pas lâamour, je ne suis rien.â Voir Matthieu 1720. De fait, si nos efforts pour acquĂ©rir la connaissance et croĂźtre dans la foi Ă©taient motivĂ©s par un dĂ©sir Ă©goĂŻste, ils ne nous vaudraient aucun bienfait de la part de Dieu. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©e, JĂ©sus montra que certains prophĂ©tiseraient en son nom, expulseraient des dĂ©mons en son nom et feraient de nombreuses Ćuvres de puissance en son nomâ, mais quâils nâauraient pas son approbation pour autant. â Matthieu 722, 23. 9. Pourquoi lâamour est-âil plus grand que lâespĂ©rance? 9 Pourquoi lâamour agapĂȘ est-âil Ă©galement plus grand que lâespĂ©rance? Parce que lâespĂ©rance peut ĂȘtre Ă©gocentrique, nourrie par une personne qui se soucie avant tout de son avantage personnel, alors que lâamour âne cherche pas son propre intĂ©rĂȘtâ. 1 Corinthiens 134, 5. En outre, lâespĂ©rance â comme celle de survivre Ă la âgrande tribulationâ et dâentrer dans le monde nouveau â disparaĂźt quand elle se concrĂ©tise Matthieu 2421. Câest ce que Paul explique en ces termes âCar nous avons Ă©tĂ© sauvĂ©s dans cette espĂ©rance; mais une espĂ©rance qui se voit nâest pas une espĂ©rance; en effet, quand quelquâun voit une chose, est-âce quâil lâespĂšre? Mais si nous espĂ©rons ce que nous ne voyons pas, nous continuons Ă lâattendre avec endurance.â Romains 824, 25. Lâamour, quant Ă lui, endure tout, et il ne passe jamais 1 Corinthiens 137, 8. Lâamour dĂ©sintĂ©ressĂ© agapĂȘ est donc plus grand que la foi ou lâespĂ©rance. Plus grand que la sagesse, la justice et la puissance? 10. Pourquoi peut-âon dire que lâamour est le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu? 10 ConsidĂ©rons maintenant les quatre principaux attributs de JĂ©hovah Dieu la sagesse, la justice, la puissance et lâamour. Peut-âon dire Ă©galement que lâamour est le plus grand dâentre eux? Sans aucun doute. Pour quelle raison? Parce que lâamour est la force qui est Ă lâorigine des actions de Dieu. Câest pourquoi lâapĂŽtre Jean Ă©crit âDieu est amour.â Effectivement, JĂ©hovah est la personnification de lâamour 1 Jean 48, 16. Nulle part dans les Ăcritures nous ne lisons que Dieu est sagesse, justice ou puissance. Par contre, il y est dit que JĂ©hovah possĂšde ces qualitĂ©s Job 1213; Psaume 1475; Daniel 437. Ces quatre attributs sont parfaitement Ă©quilibrĂ©s en lui. Par amour, JĂ©hovah accomplit ses desseins en se servant, ou en tenant compte, de ses trois autres attributs. 11. Quâest-âce qui a incitĂ© JĂ©hovah Ă crĂ©er lâunivers, ainsi que les crĂ©atures spirituelles et les humains? 11 Quâest-âce qui a incitĂ© JĂ©hovah Ă crĂ©er lâunivers, ainsi que les esprits et les humains intelligents? Sa sagesse? Sa puissance? Non, car Dieu se servit de ces deux attributs simplement pour crĂ©er. Par exemple, nous lisons âJĂ©hovah avec sagesse a fondĂ© la terre.â Proverbes 319. De plus, son attribut quâest la justice ne lâobligeait pas Ă crĂ©er des personnes dotĂ©es dâun sens moral et du libre arbitre. Câest son amour qui le poussa Ă partager les joies de lâexistence intelligente. Câest aussi par amour quâil trouva un moyen pour ĂŽter la condamnation que la justice fit peser sur les humains Ă cause de la transgression dâAdam Jean 316. Câest encore lâamour qui incita JĂ©hovah Ă vouloir que les humains obĂ©issants vivent dans le Paradis terrestre Ă venir. â Luc 2343. 12. Que devraient nous inspirer la puissance, la justice et lâamour de Dieu? 12 Dieu Ă©tant tout-puissant, nous nâosons pas le rendre jaloux. Paul demande âExcitons-ânous la jalousie de JĂ©hovahâ? Sommes-ânous plus forts que lui?â 1 Corinthiens 1022. Bien sĂ»r, JĂ©hovah est âun Dieu jalouxâ, non pas au mauvais sens du terme, mais en ce quâil ârĂ©clame un attachement exclusifâ. Exode 205; Traduction ĆcumĂ©nique de la Bible. Nous autres chrĂ©tiens, nous sommes impressionnĂ©s par les nombreuses manifestations de la sagesse inscrutable de Dieu Romains 1133-35. Le profond respect que nous avons pour sa justice doit nous tenir Ă©loignĂ©s du pĂ©chĂ© volontaire HĂ©breux 1026-31. Mais lâamour est sans conteste le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu. Et câest cet amour dĂ©sintĂ©ressĂ© de JĂ©hovah qui nous attire Ă lui et nous donne le dĂ©sir de lui plaire, de lâadorer et de participer Ă la sanctification de son saint nom. â Proverbes 2711. Le plus grand des fruits de lâesprit 13. Quelle place lâamour occupe-ât-âil parmi les fruits de lâesprit de Dieu? 13 Quelle place lâamour occupe-ât-âil parmi les neuf fruits de lâesprit de Dieu Ă©numĂ©rĂ©s en Galates 522, 23? Ce sont, dit Paul, âlâamour, la joie, la paix, la longanimitĂ©, la bienveillance, la bontĂ©, la foi, la douceur, la maĂźtrise de soiâ. Ă juste titre, il place donc lâamour en premier. Est-âce Ă dire que lâamour est plus grand que la joie, la qualitĂ© quâil mentionne juste aprĂšs? Oui, car on ne peut Ă©prouver une joie durable sans amour. En rĂ©alitĂ©, si le monde est loin dâĂȘtre joyeux, câest Ă cause de lâĂ©goĂŻsme, du manque dâamour qui le caractĂ©rise. Par contre, les TĂ©moins de JĂ©hovah ont de lâamour entre eux, et ils aiment leur PĂšre cĂ©leste. Il nây a donc rien dâĂ©tonnant Ă ce quâils soient joyeux. Il Ă©tait dâailleurs annoncĂ© quâils pousseraient des cris joyeux, Ă cause du bon Ă©tat du cĆurâ. â ĂsaĂŻe 6514. 14. Pourquoi peut-âon dire que lâamour est plus grand que la paix? 14 Lâamour est aussi plus grand que la paix, autre fruit de lâesprit. Ă cause du manque dâamour, le monde est le théùtre de dĂ©saccords et de luttes multiples. Toutefois, les serviteurs de JĂ©hovah sont en paix entre eux sur toute la terre. Dans leur cas se vĂ©rifient ces paroles du psalmiste âJĂ©hovah lui-âmĂȘme bĂ©nira son peuple par la paix.â Psaume 2911. Sâils possĂšdent cette paix, câest parce quâils ont la marque distinctive des vrais chrĂ©tiens, savoir lâamour Jean 1335. Lâamour seul peut surmonter tous les facteurs de division, que ce soit sur le plan racial, national ou culturel. Il constitue âun parfait lien dâunionâ. â Colossiens 314. 15. Comment le rĂŽle inĂ©galĂ© de lâamour ressort-âil quand on compare cette qualitĂ© Ă la longanimitĂ©? 15 Le rĂŽle inĂ©galĂ© de lâamour ressort aussi quand on le compare Ă la longanimitĂ©, lâendurance patiente du mal ou de la provocation. Ătre longanime, câest ĂȘtre patient et lent Ă la colĂšre. Quâest-âce qui fait que les gens sont impatients et prompts Ă sâirriter? Nâest-âce pas le manque dâamour? Ă lâinverse, notre PĂšre cĂ©leste est longanime et âlent Ă la colĂšreâ. Exode 346; Luc 187. Pour quelle raison? Parce quâil nous aime et âne veut pas que quelquâun soit dĂ©truitâ. â 2 Pierre 39. 16. Quelle place lâamour occupe-ât-âil par rapport Ă la bienveillance, Ă la bontĂ©, Ă la douceur et Ă la maĂźtrise de soi? 16 Nous avons vu plus haut pourquoi lâamour est plus grand que la foi, et, pour les mĂȘmes raisons, il est supĂ©rieur aux derniers fruits de lâesprit, câest-Ă -dire la bienveillance, la bontĂ©, la douceur et la maĂźtrise de soi. Toutes ces qualitĂ©s sont nĂ©cessaires, mais elles ne nous seraient dâaucun profit sans lâamour. Câest ce que Paul fait remarquer en 1 Corinthiens 133, oĂč il Ă©crit âSi je donne tout mon avoir pour nourrir autrui, et si je livre mon corps pour me glorifier, mais que je nâaie pas lâamour, cela ne me sert Ă rien.â Par ailleurs, câest lâamour qui produit les qualitĂ©s que sont la bienveillance, la bontĂ©, la foi, la douceur et la maĂźtrise de soi. VoilĂ pourquoi Paul poursuit en disant que lâamour est bon et quââil supporte tout, croit tout, espĂšre tout, endure toutâ. Dâautre part, âlâamour ne passe jamaisâ. 1 Corinthiens 134, 7, 8. Sans conteste, les autres fruits de lâesprit sont des manifestations, ou des facettes, de lâamour, qui est mentionnĂ© en premier. Vraiment, des neuf fruits de lâesprit, lâamour est rĂ©ellement le plus grand. 17. Quelles dĂ©clarations bibliques confirment que lâamour est le plus grand des fruits de lâesprit? 17 Paul confirme que lâamour est le plus grand des fruits de lâesprit de Dieu quand il dit âNe devez rien Ă personne, sinon de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime son semblable a accompli la loi. En effet, le code Ă©crit ... se rĂ©sume en cette parole, Ă savoir Tu devras aimer ton prochain comme toi-âmĂȘme.â Lâamour ne fait point de mal au prochain; lâamour est donc lâaccomplissement de la loi.â Romains 138-10. De façon on ne peut plus appropriĂ©e, le disciple Jacques appelle cette loi ordonnant dâaimer son prochain comme soi-âmĂȘme âla loi royaleâ. â Jacques 28. 18. Quels autres tĂ©moignages montrent que lâamour est la plus grande qualitĂ© qui soit? 18 Disposons-ânous encore dâautres tĂ©moignages attestant que lâamour est la plus grande qualitĂ© qui soit? Certainement. ConsidĂ©rons ce qui se passa quand un scribe demanda Ă JĂ©sus âQuel est le premier de tous les commandements?â Il sâattendait peut-ĂȘtre Ă ce que JĂ©sus Ă©nonce lâun des Dix Commandements. Mais JĂ©sus cita DeutĂ©ronome 64, 5, et lui rĂ©pondit âLe premier câest Entends, ĂŽ IsraĂ«l, JĂ©hovah, notre Dieu, est un seul JĂ©hovah, et tu dois aimer JĂ©hovah, ton Dieu, de tout ton cĆur, et de toute ton Ăąme, et de tout ton esprit, et de toute ta force.ââ Puis JĂ©sus ajouta âVoici le second Tu dois aimer ton prochain comme toi-âmĂȘme.â Aucun autre commandement nâest plus grand que ceux-lĂ .â â Marc 1228-31. 19. Quels sont certains des fruits remarquables de lâamour agapĂȘ? 19 Non, Paul nâexagĂ©rait pas quand, aprĂšs avoir mentionnĂ© la foi, lâespĂ©rance et lâamour, il dĂ©clara âLe plus grand des trois, câest lâamour.â La manifestation de lâamour nous permet dâentretenir de bonnes relations avec notre PĂšre cĂ©leste et avec nos semblables, y compris avec les membres de la congrĂ©gation et de notre famille. Lâamour a pour effet de nous Ă©difier. Et le prochain article montrera les nombreux bienfaits que lâamour vĂ©ritable peut procurer. Que rĂ©pondriez-âvous? â» En quoi lâamour est-âil plus grand que la foi et lâespĂ©rance? â» Quâest-âce que lâamour agapĂȘ, et comment se manifeste-ât-âil? â» Pourquoi lâamour est-âil le plus grand des quatre principaux attributs de Dieu? â» Sous quels rapports lâamour est-âil plus grand que les autres fruits de lâesprit? [Illustration, page 13] Lâamour a incitĂ© Dieu Ă crĂ©er les humains pour quâils vivent dans un paradis terrestre. EspĂ©rez-âvous y ĂȘtre un jour?
Cest une grande joie pour moi dâarriver comme curĂ© sur cette paroisse de Chambourcy-Aigremont et dâentendre dĂšs le premier dimanche ces paroles : « le plein accomplissement de la Loi, câest lâamour ». VoilĂ le programme de notre annĂ©e pastorale, voilĂ le programme de notre vie de chrĂ©tien : aimer ! En effet nous sommes créés Ă lâimage de Dieu qui
5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 2231 Opposition inclination loi morale chez Kant, contradictions sursumĂ©es chez Hegel, plĂ©rome de lâamour. Sur cette question du commandement dâaimer, il y a la rĂ©ponse de Hegel, philosophe de la Raison et de lâEsprit, Ă Kant, philosophe de lâEntendement et des LumiĂšres. Mais, tout dâabord, revenons en arriĂšre et commençons par le dĂ©but, le Sermon sur la Montagne de JĂ©sus qui se dĂ©fend visiblement dâune attaque Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi et les ProphĂštes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » Matthieu, V, 17 , que Paul explique ainsi Vous ne devez rien Ă personne, si ce nâest de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la Loi. Tous les commandements [âŠ] se rĂ©sument dans cette parole Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme [âŠ] lâamour est donc lâaccomplissement de la Loi » en grec plĂšroma tou nomou » le plĂ©rome de la Loi » .Le mot plĂ©rome » signifie en grec tout ce qui remplit », par exemple le contenu dâun vase, la population dâune ville, les aliments dans lâestomac. Arrivons Ă la discussion de Hegel avec Kant. Pour Hegel, Kant maintient toujours une opposition entre lâinclination et la Loi, mĂȘme sâil envisage, dans la saintetĂ©, un accord du sentiment particulier avec la loi morale universelle, car il les conserve comme antagonistes. Or ce que propose le Sermon sur la Montagne est quelque chose de totalement Ă©tranger, un autre gĂ©nie », il exalte une autre lumiĂšre, [âŠ] une autre rĂ©gion de la vie ». Il y a non pas abolition de la loi morale, mais accomplissement, plĂ©rome », plĂ©nitude, grĂące Ă lâamour. Notons que le verbe allemand erfĂŒllen » a le mĂȘme double sens que le mot grec plĂ©rome » accomplir une tĂąche », remplir un rĂ©cipient ». Nous sommes remplis » dâamour qui est, comme nous lâavons vu, la diffĂ©renciation et la sursomption Aufhebung » de la diffĂ©rence ». Key word le commandement dâaimer, philosophe de la Raison et de lâEsprit versus philosophe de lâEntendement et des LumiĂšres, non pas abolir mais accomplir la Loi, vous ne devez rien Ă personne sauf aimer, le plĂ©rome, opposition de lâinclination et de la loi morale chez Kant, les contradictions sursumĂ©es grĂące Ă lâamour chez Hegel. Key names Kant, Hegel; JĂ©sus, Matthieu, Paul, Luc. Key works lâEsprit du Christianisme, Leçons sur la Religion, partie III Hegel , Fondements de la MĂ©taphysique des mĆurs, Critique de la Raison Pratique Kant , le Sermon sur la Montagne Matthieu, V; Luc, VI, 20-49 , ĂpĂźtre aux Romains, XIII, 8-10 Paul , Sans amour je suis disloquĂ©, les contradictions sursumĂ©es de lâamour Patrice Tardieu, Philo blog, 24/03/2012 . LâĂźle de notre nostalgie . Patrice Tardieu Published by Patrice TARDIEU - dans amourDansle 13e chapitre de I Corinthiens, Paul nous emmĂšne Ă la source du christianisme, et lĂ nous voyons : âLa plus grande de ces choses est lâamour.â. Ce nâest pas un oubli. Paul parlait de la foi juste un instant auparavant. Il dit : â Si jâai toute la foi, au point dâenlever des montagnes, et que je nâaie pas lâamour, je
Le Christ et l`accomplissement de la Loi la halakhah du Juif, l NRT 122 2000 353-368 SONNET, Le Christ et lâaccomplissement de la Loi la halakhah du Juif, lâĂ©thique du Gentil1 Introduction une histoire, deux lecteurs La question de lâhomme riche Ă JĂ©sus fournira son point de dĂ©part Ă notre rĂ©flexion MaĂźtre, que dois-je faire de bon pour avoir la vie Ă©ternelle?» Mt 19, 16. Nous connaissons la rĂ©ponse de JĂ©sus Garde les commandements» Mt 19, 17 ou, dans la version de Marc Tu connais les commandements» Mc 10, 19. Tout cela», rĂ©pond lâhomme, je lâai observé» Mt 19, 20. Et chez Marc MaĂźtre, tout cela je lâai observĂ© dĂšs ma jeunesse» Mc 10, 20. Il ne pourrait y avoir de rĂ©ponse plus juive que celle-lĂ , qui nous vient en droite ligne du DeutĂ©ronome Ăcoute IsraĂ«l âŠ. Ces paroles que je te commande aujourdâhui seront sur ton cĆur, tu les inculqueras Ă tes fils âŠ. Ces paroles, tu les garderas âŠÂ» Dt 6, 6. Un lecteur juif â et souvenons-nous quâun rĂ©cit comme celui de Mt visait originellement un tel destinataire â ne peut que se reconnaĂźtre dans la rĂ©ponse de lâhomme riche ce lecteur juif a, lui aussi, depuis sa jeunesse, grandi dans lâamour et dans la garde des paroles» en question. Pour un tel lecteur, la demande initiale de JĂ©sus â garde les commandements» â fait sens Ă©galement de maniĂšre juive JĂ©sus ne fait pas autre chose que remettre un fils dâIsraĂ«l devant les paroles essentielles de sa tradition. En prenant toutefois quelques libertĂ©s JĂ©sus ne produit que cinq des dix paroles, celles qui concernent le prochain, et assortit ces cinq dĂ©fenses dâun impĂ©ratif qui les rĂ©capitule positivement â Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme», citation de Lv 19, 18 verset donc extĂ©rieur aux dix paroles. Il y a lĂ une maniĂšre de produire lâĂcriture qui est significative, mais que peut comprendre, et que comprend lâinterlocuteur juif de JĂ©sus. 1. ConfĂ©rence donnĂ©e le 3 mars 1997 au Centre Culturel des Fontaines Ă Chantilly dans le cadre de la session JĂ©sus et la Torah» organisĂ©e par le ComitĂ© Ă©piscopal français pour les relations avec le judaĂŻsme et le 30 dĂ©cembre 1998 Ă Cracovie Ă lâoccasion du premier congrĂšs JĂ©suites et Juifs». Je remercie Philippe Bossuyt et Jean Radermakers, ainsi que FrĂ©dĂ©ric Louzeau, prĂ©cieux interlocuteurs dans lâĂ©laboration de cet essai. 354 SONNET, Supposons Ă prĂ©sent que le mĂȘme rĂ©cit tombe dans les mains ou parvienne aux oreilles dâun lecteur ou dâun auditeur venu des nations et dĂšs lors du paganisme. Lâaffirmation de JĂ©sus â Tu connais les commandements» â nâest plus pour lui le lieu dâune identification les commandements, il ne les connaĂźt pas; ils ne lui ont pas Ă©tĂ© adressĂ©s; ils nâont pas Ă©tĂ© remis Ă sa garde. Et la rĂ©ponse de lâhomme riche â Tout cela je lâai observĂ© dĂšs ma jeunesse» â ne peut dĂšs lors se confondre avec la rĂ©ponse du lecteur non juif. Câest dâailleurs une aubaine pour ce lecteur que JĂ©sus fasse le dĂ©tail des commandements, ou du moins de certains dâentre eux, en les rĂ©pĂ©tant Ă lâoreille de lâhomme riche. Car ces commandements, notre lecteur ne les connaĂźt pas en tant quâobjets dâune rĂ©vĂ©lation et dâune tradition. Ce sont pour lui des paroles» divines neuves, quâil dĂ©couvre en mĂȘme temps que celles du Christ. Nous devrons nous demander que reprĂ©sente pour cet autre lecteur la rĂ©fĂ©rence Ă une loi qui ne lui a pas Ă©tĂ© donnĂ©e? Cette loi devient-elle la sienne? Devient-elle normative pour lui aussi? Le Christ du rĂ©cit Ă©vangĂ©lique prend-il le relais de MoĂŻse, pour donner aux fils des nations ce qui a Ă©tĂ© originellement donnĂ© aux fils dâIsraĂ«l? Ou sâagit-il dâautre chose? Dans cette communication, je ferai jouer au maximum lâasymĂ©trie des deux figures, celle du Juif et celle du Gentil, dans leur relation Ă la Torah et Ă son accomplissement dans le Christ. Il me semble que seule une prise en compte de ces situations contrastĂ©es permet de penser le rapport Ă la Loi et Ă son accomplissement dâune maniĂšre qui respecte et le mystĂšre de lâĂglise et le mystĂšre dâIsraĂ«l. On peut objecter la distinction en cause â celle du judĂ©o- et du pagano-chrĂ©tien â est une distinction qui nâa plus cours. Le concept de pagano-chrĂ©tien», par exemple, ne vaudrait que pour les convertis, les baptisĂ©s de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Les gĂ©nĂ©rations suivantes appartiendraient Ă ce quâon appelle le peuple chrĂ©tien», qui a rompu avec le paganisme et a dĂ©veloppĂ© une histoire chrĂ©tienne», une mĂ©moire chrĂ©tienne», une culture chrĂ©tienne» â cette culture qui Ă©tait dominante dans nos pays jusquâil y a peu et qui faisait de nos nations des nations chrĂ©tiennes», au sein de la chrĂ©tienté». Loin de moi de chercher Ă relativiser le rĂŽle dâune continuitĂ© et dâune mĂ©moire chrĂ©tiennes. Je soutiens nĂ©anmoins quâon ne peut Ă©chapper aux catĂ©gories bibliques bibliquement parlant, chacun de nous est soit fils ou fille dâIsraĂ«l soit fils ou fille des nations2. Ceci vaut notamment 2. Cf. LUSTIGER, Juifs et chrĂ©tiens, demain?, dans NRT 120 1998 535-536. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 355 pour les chrĂ©tiens. Personne ne naĂźt chrĂ©tien on le devient par le baptĂȘme. Le Juif, qui est juif par sa naissance, reste membre de son peuple aprĂšs avoir reçu le baptĂȘme, Ă la maniĂšre de Paul â Moi? Je suis Juif, de Tarse en Cilicie» Ac 21, 39; Saul a Ă©tĂ© baptisĂ© en Ac 9,18. Quel est par contre le statut biblique de celui qui nâest pas nĂ© Juif? Il est fils dâAdam, fils des nations, goy ou gentil, et, dâune maniĂšre prĂ©cise qui nous intĂ©ressera bientĂŽt, fils de NoĂ©. Une fois baptisĂ© et intĂ©grĂ© dans lâĂglise, le Gentil reste Gentil, rĂ©pondant tant dâune grĂące que dâune mission propres. MĂ©connaĂźtre cela, câest mĂ©connaĂźtre la logique biblique en matiĂšre dâhistoire du salut, qui fait passer le salut de lâun IsraĂ«l Ă lâautre les nations, et de lâautre Ă lâun, dans un unique dessein divin, dâAbraham au Christ, lumiĂšre des nations et gloire de ton peuple IsraĂ«l» Lc 2, 32. La grande mosaĂŻque qui orne la basilique Sainte-Sabine de Rome Ve siĂšcle, illustrant la catholicitĂ© de lâĂglise par le face-Ă -face de deux femmes, Ecclesia ex circumcisione et Ecclesia ex gentibus, lâĂglise-de-la-circoncision et lâĂglise-desnations, est Ă cet Ă©gard un symbole thĂ©ologique valable pour tous les temps. I. â Le Juif dâabord» Rm 1, 16 Examinons dâabord ce quâil en est de lâaccomplissement de la Torah par JĂ©sus pour un disciple juif. Force est de reconnaĂźtre quâun accomplissement de ce type a pour condition de possibilitĂ© une tradition de type pharisien. Je ne dis pas par lĂ que JĂ©sus appartenait aux cercles pharisiens proprement dits, mais que la pensĂ©e pharisienne est celle qui rend possible un discours dâaccomplissement tel que le propose JĂ©sus, notamment en Mt 5-7. Dans un cadre sadducĂ©en ou essĂ©nien un tel discours dâaccomplissement serait tout simplement impensable. Quâest-ce que la pensĂ©e pharisienne met en place, qui rend possible le discours dâaccomplissement de JĂ©sus? Ce quâelle institue, câest le rapport torah she-bikhtav â torah she-be-cal-peh, Torah Ă©crite â Torah orale. Le discours dâaccomplissement de JĂ©sus se prĂ©sente en effet comme un phĂ©nomĂšne de Torah orale â de type pharisien donc â, mĂȘme si JĂ©sus, on va le voir, a des prĂ©tentions qui le mettent au-delĂ ou en dehors de lâĂ©conomie de la Torah orale proprement pharisienne. La Torah orale, la tradition vivante dâIsraĂ«l, est, pour le dire ainsi, ce qui fait en sorte que Dieu nâait pas parlĂ© en vain dans sa Torah Ă©crite. Par la tradition vivante des sages dâIsraĂ«l, la parole divine se trouve encore 356 SONNET, et toujours prĂ©cisĂ©e, actualisĂ©e, accentuĂ©e, de maniĂšre Ă porter effectivement la vie du peuple. Elle est le lieu dâune fidĂ©litĂ© extrĂȘme â ainsi R. Eliezer pouvait dire Je nâai jamais dit quoi que ce soit que je nâaie entendu de mon maĂźtre»3. Mais, comme lâĂ©crit P. Lenhardt, cette fidĂ©litĂ© ne sâaccomplit pas dans la voie de la pure conservation et du conformisme»4. La Torah orale, grĂące Ă sa plasticitĂ©, est aussi capable de tirer le nouveau de lâancien, autant et chaque fois que câest nĂ©cessaire»5. Câest lĂ la tĂąche du de la novatio, illustrĂ©e notamment par R. Aqiba, qui explicite ce qui Ă©tait implicite, utilise ce qui Ă©tait en rĂ©serve, rĂ©vĂšle par le nouveau la richesse de lâancien»6. JĂ©sus, ne lâoublions pas, a donnĂ© comme modĂšle ce scribe tirant de son trĂ©sor du neuf et de lâancien» Mt 13, 52. Au dĂ©but de son enseignement en Mt 5-7, JĂ©sus dĂ©clare Nâallez pas croire que je sois venu abroger la Loi et les ProphĂštes je ne suis pas venu dĂ©truire â katalusai littĂ©ralement dĂ©truire en faisant tomber les pierres» â, mais accomplir â plĂšrĂŽsai remplir, achever, accomplir»» Mt 5, 17. DerriĂšre le verbe grec plĂšroĂŽ, il faut reconnaĂźtre lâhĂ©breu le-maleâ remplir, accomplir», mais lâensemble de la phrase, ainsi que son contexte, renvoie Ă©galement Ă la pratique dâaccomplissement» attachĂ©e au verbe leqayyem faire se tenir debout, donner sa consistance, accomplir». Ce verbe, terme technique de lâaccomplissement dans la tradition rabbinique, en rĂ©vĂšle les diverses modalitĂ©s. Les sources rabbiniques rĂ©vĂšlent quâaccomplir lâĂcriture», câest dâabord interprĂ©ter lâĂcriture, et dĂ©couvrir, par les ressources de lâexĂ©gĂšse, du midrash, ce Ă quoi lâĂcriture engage dans la ligne de lâaction7. Accomplir lâĂcriture, câest alors la faire tenir debout» câest le sens littĂ©ral de le-qayyem, tout le contraire donc de katalusai, lui donner une consistance quâelle nâa pas aussi longtemps quâelle nâenseigne rien qui engage son destinataire. Câest donc, par une interprĂ©tation qui engage Ă lâaction, la confirmer en tous ses dĂ©tails. JĂ©sus fait Ă©cho Ă ceci lorsquâil dit Car, en vĂ©ritĂ© je vous le dĂ©clare, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un iota, 3. b. Talmud de Babylone Sukkah 28a. 4. P. LENHARDT, Voies de la continuitĂ© juive. Aspects de la relation maĂźtredisciple dâaprĂšs la littĂ©rature rabbinique ancienne, dans Rech. Sc. Religieuses 66 1978 505. 5. Ibid., p. 506. 6. Ibid., p. 509. 7. Cf. Ibid., p. 511-512; AVRIL et P. LENHARDT, La lecture juive de lâĂcriture, Lyon, Profac, 1982, pp. 25-27. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 357 on peut entendre lâhĂ©breu ou lâaramĂ©en sous-jacent pas le moindre yod, pas le moindre trait ne passera de la loi, que tout ne soit arrivé» Mt 5, 188. Câest sur la base de ce premier sens de lâaccomplissement que se dĂ©ploient les autres modes de lâaccomplissement lâaccomplissement dans lâaction des croyants et lâaccomplissement des promesses de la Torah et des ProphĂštes. Ce quâil faut donc dâabord scruter, câest le discours dâaccomplissement de JĂ©sus. Je mâen tiens Ă quelques aspects de ce discours. Le discours interprĂ©tant de JĂ©sus sâinscrit dans la responsabilitĂ© de la Torah orale de convoyer la Torah Ă©crite en la rendant engageante Grande est lâĂ©tude, car elle mĂšne Ă lâaction», dira Rabbi Aqiba9. Cette responsabilitĂ© met en jeu notamment la capacitĂ© de la Torah orale de ressaisir toute la Torah Ă©crite et de la rĂ©sumer. En Mt 22, on voit ainsi un Pharisien sâapprocher de JĂ©sus et lui demander MaĂźtre, quel est le grand commandement dans la Torah? JĂ©sus lui dĂ©clara Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cĆur, de toute ton Ăąme et de toute ta pensĂ©e. Câest lĂ le grand, le premier commandement. Un second lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent krematai toute la Loi et les prophĂštes Mt 22, 36-40. VoilĂ une maniĂšre dâinterroger et de rĂ©pondre qui nâest pas Ă©trangĂšre aux sources rabbiniques. Ainsi, dans le Talmud de Babylone, Bar Qappara demande Quelle est la plus petite portion dâĂcriture Ă laquelle sont suspendues teluyyin toutes les rĂ©gulations essentielles de la Torah? Dans toute ta conduite sache le reconnaĂźtre et lui dirigera tes dĂ©marches» Pr 3, 610. OĂč lâon voit donc que le verbe grec kremannumi ĂȘtre suspendu», que ce soit littĂ©ralement ou figurativement de Mt 22, 40 8. LâexĂ©gĂšse de JĂ©sus consonne en ce sens avec celle quâillustrera Rabbi Aqiba Ă la fin du premier siĂšcle, pour qui la Torah, exprimĂ©e en langage humain, garde la transcendance de son origine lâexĂ©gĂšse doit dĂšs lors valoriser tous les dĂ©tails de lâĂcriture, les lettres les plus petites et les menus traits. De chaque pointe du texte Ă©crit», dit ainsi le Talmud, Rabbi Aqiba dĂ©duisit par interprĂ©tation montagnes sur montagnes de dĂ©terminations pratiques» b. 29b; cf. P. LENHARDT et M. COLLIN, La Torah orale des Pharisiens. Textes de la Tradition dâIsraĂ«l, SupplĂ©ment au Cahier Ăvangile 73 1990 24-31. 9. b. Qiddushin 40b; b. Baba Qamma 17a. 10. b. Ber. 63a. 358 SONNET, correspond Ă lâhĂ©breu talah ou talaâ, et Ă lâaramĂ©en talaâ11. Mais au-delĂ dâune Ă©quivalence des termes techniques, les rĂ©ponses de JĂ©sus et de Bar Qappara relĂšvent dâune tendance plus large, dans la tradition rabbinique, de recherche de passages brefs de lâĂcriture rĂ©capitulant toute la Torah. Cette recherche prend parfois la forme de lâidentification du kelal, câest-Ă -dire du passage le plus gĂ©nĂ©ral, le plus universel Ă lâopposĂ© du perat., le passage le plus particulier. Ainsi on fait mĂ©moire en divers lieux de la tradition selon laquelle R. Aqiba et R. Ben Azzai sâopposĂšrent sur le point de savoir si le kelal le plus englobant de la Torah se trouve en Lv 19, 18 ou en Gn 5, 112. Gn 5, 1 porte Le jour oĂč Dieu crĂ©a lâhomme, il le fit Ă la ressemblance de Dieu»; Lv 19, 18 spĂ©cifie Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme, câest moi YHWH». Câest lĂ le verset Ă©galement choisi par JĂ©sus comme lâautre plus grand» commandement Mt 22, 39; câest aussi le verset par lequel JĂ©sus ressaisit positivement les commandements quâil Ă©nonce Ă lâhomme riche13. Cette tendance Ă ressaisir toute la Torah est dĂ©jĂ illustrĂ©e par R. Hillel 1er siĂšcle avant lâĂšre chrĂ©tienne, qui rĂ©pondit, avec la douceur et lâhumilitĂ© qui le caractĂ©risent, Ă un paĂŻen pressĂ© de se convertir Ce qui tâest haĂŻssable, ne le fais pas Ă ton prochain. Câest lĂ toute la Torah et le reste nâest que commentaire14. Ce Ă quoi JĂ©sus fait Ă©cho en Mt 7, 12 Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mĂȘmes pour eux câest la Loi et les ProphĂštes. La Torah orale rĂ©pond de lâapplicabilitĂ© des prescriptions de la Loi et cette responsabilitĂ© porte notamment sur les cas dâexception et les cas dâurgence. La tradition rabbinique a ainsi dĂ©veloppĂ© la notion de piquah. nephesh, de considĂ©ration de la vie 11. Cf. Ă ce propos T. L. DONALDSON, The Law That Hangs Matthew 2240 Rabbinic Formulation and Matthean Social World, dans Cath. Bibl. Quarterly 57 1995 689-709. 12. Cf. Sifra sur Lv 19, 18; Bereshit Rab. 24, 7. Cf. Ă©galement R. ĂlĂ©azar de Modiim un contemporain de R. Aqiba, qui trouve en Ex 12, 26 un kelal dans lequel toute la Torah est contenue» Mek. sur Ex 15, 26 Si tu entends bien la voix de YHWH, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit Ă ses yeux, si tu prĂȘtes lâoreille Ă ses commandements, si tu gardes tous ses dĂ©crets, je ne tâinfligerai aucune des maladies que jâai infligĂ©es Ă lâĂgypte, car câest moi YHWH qui te guĂ©ris». 13. Cf. Ă©galement Rm 13, 9. 14. b. Shabbat 31a. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 359 humaine», qui fait que les commandements â sauf trois interdits lâidolĂątrie, lâinceste qui inclut lâadultĂšre et le meurtre â sont suspendus lorsquâil sâagit de sauver une vie humaine15. Et de fait, dans plusieurs controverses liĂ©es Ă ses guĂ©risons le jour du shabbat, JĂ©sus fait intervenir une loi dâurgence» de ce genre cf. Mt 12, 1-14 et par.; Lc 13, 10-17; 14, 1-6, notamment sous la forme que lâon trouve en Mc 2, 27 Le shabbat a Ă©tĂ© fait pour lâhomme et non lâhomme pour le shabbat», qui a son Ă©cho dans les sources rabbiniques16. En matiĂšre dâaccomplissement, ce qui distingue JĂ©sus de la Torah orale pharisienne nâest pas dâabord le contenu de son enseignement, câest son exclusivisme, sa maniĂšre de sortir des chaĂźnes et des canaux de la tradition. Les sources rabbiniques sont Ă©maillĂ©es de noms propres tel maĂźtre a rapportĂ© de tel autre, a dit au nom de tel autre, etc. Chaque chaĂźne de la tradition est relative aux autres chaĂźnes avec lesquelles elle se dĂ©veloppe en parallĂšle, soit pour les complĂ©ter, soit pour en diverger.»17 JĂ©sus, notamment le JĂ©sus de Mt 5-7, se pose quant Ă lui comme instance distincte de novatio il a Ă©tĂ© dit, moi je vous dis». Quel est le sens de cette prĂ©tention de JĂ©sus â cette exclusivitĂ© â dans son mode dâaccomplissement de la Torah? En ne sâinscrivant dans aucune relation maĂźtre-disciple en amont de lui-mĂȘme et en faisant reposer le sur lâautoritĂ© de son je», JĂ©sus, Ă©crit P. Beauchamp, nous met ainsi en prĂ©sence dâune Torah ab initio, dans la novatio ultime et dĂ©finitive quâaccomplit le Fils du PĂšre18. On retrouve cette exclusivitĂ© dans la maniĂšre dont JĂ©sus appelle des disciples Ă sa suite. La fidĂ©litĂ© du disciple au maĂźtre est grande dans la tradition pharisienne, mais elle ne va pas jusquâĂ lâinconditionnalitĂ© exigĂ©e par JĂ©sus. Câest ici que nous retrouvons lâhistoire de lâhomme riche. Lâhistoire sâest ouverte sur une question qui ressortit Ă la halakhah Que dois-je faire?» La halakhah, de la racine hlkh, marcher», est cette 15. Cf. b. SanhĂ©drin 74a; câest lĂ une exigence qui dĂ©rive de Lv 19, 16 Tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain. Je suis YHWH». Selon le Talmud, cette exigence de venir au secours dâune vie humaine mise en pĂ©ril lâemporte notamment sur les lois relatives au shabbat cf. b. Yoma 85a. Les sages dâIsraĂ«l appuient cette prioritĂ© absolue du respect de la vie humaine sur le verset Vous garderez mes lois et mes jugements qui les accomplira y trouvera la vie» Lv 18, 5, en commentant il y trouvera la vie, et il ne mourra pas donc en les observant» b. Yoma 85b; b. SanhĂ©drin 74a. 16. Cf. notamment b. Yoma 85a. 17. P. LENHARDT, Voies ⊠citĂ© supra, n. 4, p. 499. 18. P. BEAUCHAMP, LâĂvangile de Matthieu et lâhĂ©ritage dâIsraĂ«l, dans Rech. de Sc. Religieuses 76/1 1988 19, n. 21 et passim. 360 SONNET, marche Ă suivre» dans la pratique des commandements telle que la prĂ©cise la Torah orale. Dans lâhistoire de lâhomme riche, la rĂ©ponse de JĂ©sus est littĂ©ralement une marche Ă suivre», une sequela lâhomme est invitĂ© Ă suivre JĂ©sus aprĂšs avoir renoncĂ© Ă tout ce qui pouvait lâencombrer Et puis viens, suis-moi». Dans cette premiĂšre partie, lâaccomplissement de la Loi par JĂ©sus Ă©tait approchĂ© dans la perspective juive, câest-Ă -dire en termes de Torah orale. Ă charge du scribe devenu-disciple», du Juif devenu-disciple, de dĂ©terminer ce Ă quoi lâengage la halakhah du Christ, en regard des commandements jusquâen leur moindre trait. De cela il est juge, avec lâĂglise de la circoncision Ă laquelle il appartient. Mais ce dynamisme dâaccomplissement se confond avec son histoire il a reçu la garde des commandements, en tant que fils dâIsraĂ«l, et il a par ailleurs choisi dâĂȘtre fidĂšle au don de la Torah en entrant dans la halakhah du maĂźtre quâest JĂ©sus. II. â Le Grec ensuite» Rm 1, 16 La situation du Gentil, quand il y va de la Loi et de son accomplissement en JĂ©sus, est toute diffĂ©rente. Le Gentil nâa pas reçu la garde des commandements. Il nâa pas derriĂšre lui la parole des pĂšres Tout ce quâa dit YHWH, nous le ferons et nous lâĂ©couterons» Ex 19, 8; 24, 3. Lâaccomplissement, au sens oĂč il vient dâen ĂȘtre question est, pour ce Gentil, un phĂ©nomĂšne extĂ©rieur, relevant dâune tradition qui nâest pas la sienne en tout cas pas au premier degrĂ©. Quelle est alors sa tradition»? Non pas au niveau dâun groupe ethnique donnĂ© chaque peuple a sa propre tradition morale et lĂ©gale mais, plus largement, comme fils des nations? Quelle est la loi dont il a originellement Ă rĂ©pondre, comme Gentil devenu disciple de JĂ©sus, et dont il a Ă rĂ©pondre en face du Juif, auquel lâĂ©vĂ©nement du Christ lâassocie? La rĂ©ponse Ă cette question, je la chercherai dans le livre des Actes des ApĂŽtres. Lâensemble formĂ© par lâĂ©vangile de Luc et le livre des Actes reprĂ©sente, on le sait, un rĂ©cit tournĂ© vers un destinataire pagano-chrĂ©tien, Ă la diffĂ©rence donc du rĂ©cit de Matthieu qui a fourni le fond narratif de la premiĂšre partie de cet exposĂ©. Qui plus est, le livre des Actes raconte prĂ©cisĂ©ment lâentrĂ©e des non-Juifs, des Gentils, dans lâĂglise naissante, aux cĂŽtĂ©s des croyants venus du judaĂŻsme. Câest au chapitre 15 des Actes, dans le rĂ©cit de lâassemblĂ©e de JĂ©rusalem, que nous trouverons des Ă©lĂ©ments dĂ©terminants quant Ă la situation Ă©thique du non-Juif recevant le baptĂȘme au nom du Seigneur JĂ©sus. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 361 LâassemblĂ©e de JĂ©rusalem se fait sur fond dâĂ©vĂ©nements dĂ©cisifs, racontĂ©s entre Ac 10 et Ac 15. Le chapitre 10 des Actes rapporte ce quâon peut appeler la seconde PentecĂŽte», la PentecĂŽte des nations. La premiĂšre PentecĂŽte, en Ac 2, Ă JĂ©rusalem, a pour cadre la fĂȘte de shavucĂŽt, la PentecĂŽte juive, et nâa pour bĂ©nĂ©ficiaires que des Juifs accompagnĂ©s de prosĂ©lytes. Cette PentecĂŽte de Ac 2 se produit comme un nouveau SinaĂŻ, comme un don dans le feu, et est immĂ©diatement suivie dâun long discours de Pierre, de part en part midrashique, comme cela sâimpose avec des destinataires juifs. LâĂ©vĂ©nement rapportĂ© en Ac 10, par contre, se passe Ă CĂ©sarĂ©e, ville romaine, port de mer ouvert sur la MĂ©diterranĂ©e des nations, et dans la maison dâun Gentil, Corneille, centurion romain. Le rĂ©cit raconte comment lâEsprit Saint tombe sur les Gentils et leurs hĂŽtes juifs, rassemblĂ©s chez Corneille. Force est pour Pierre de reconnaĂźtre quâun Gentil ayant reçu lâEsprit de SaintetĂ© ne peut plus ĂȘtre dĂ©clarĂ© impur. Ici aussi, comme en Ac 2, Pierre parle, mais il ne le fait plus sur le mode du midrash, et pour cause, vu son auditoire; il raconte lâhistoire de JĂ©sus et le prĂ©sente comme le Seigneur de tous les hommes» Ac 10, 36. Lâautre Ă©vĂ©nement, prolongeant celui de CĂ©sarĂ©e, est la fondation dâĂ©glises nouvelles, Ă commencer par celle dâAntioche de Pisidie, dont les membres proviennent essentiellement du paganisme Ac 13-14 Dieu, raconteront Paul et Barnabas, avait ouvert aux paĂŻens les portes de la foi» Ac 14, 27. Câest sur ce fond, continue le rĂ©cit, que des fidĂšles issus du groupe pharisien intervinrent alors pour soutenir quâil fallait circoncire les paĂŻens et leur prescrire dâobserver la loi de MoĂŻse» Ac 15, 5. Le modĂšle que font jouer ces chrĂ©tiens pharisiens est donc le modĂšle du prosĂ©lyte, qui sâagrĂšge au peuple juif en acceptant la circoncision et le joug de la Torah. Au terme des interventions de Pierre, qui Ă©voque notamment lâĂ©vĂ©nement chez Corneille, et de Paul et Barnabas, qui Ă©voquent les signes et les prodiges que Dieu ⊠avait accomplis chez les paĂŻens» Ac 15, 12, câest Jacques, le frĂšre du Seigneur, qui conclut Je suis donc dâavis de ne pas accumuler les obstacles devant ceux des paĂŻens qui se tournent vers Dieu. Ăcrivons-leur simplement de sâabstenir des souillures de lâidolĂątrie, de lâimmoralitĂ©, de la viande Ă©touffĂ©e et du sang19. Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisquâon le lit tous les shabbats dans les synagogues Ac 15, 19-21. 19. Var. occidentale de sâabstenir des souillures de lâidolĂątrie, de lâimmoralitĂ© et du sang et de ne pas faire Ă autrui ce quâils ne voudraient pas quâon leur fasse» quelques tĂ©moins omettent lâimmoralitĂ©. 362 SONNET, LâassemblĂ©e rĂ©dige alors une lettre et communique sa dĂ©cision â LâEsprit saint et nous-mĂȘmes avons dĂ©cidĂ© queâŠÂ» 15, 28 â comme une dĂ©cision dâĂglise conjoignant les apĂŽtres et les anciens 15, 23; cf. 15, 6. Ă mes yeux, et aux yeux dâun certain nombre dâexĂ©gĂštes, la dĂ©cision de JĂ©rusalem doit se comprendre comme une rĂ©fĂ©rence aux commandements noachiques, aux mitsvĂŽt bnei noah., câest-Ă dire aux commandements qui, selon la tradition juive, incombent aux fils de NoĂ©, contredistinguĂ©s des fils dâIsraĂ«l qui ont la charge des commandements de loi mosaĂŻque20. Le tĂ©moignage le plus ancien sur la doctrine de loi noachique se trouve dans le livre des JubilĂ©s, qui remonte au second siĂšcle avant le Christ21. Le nombre et lâidentitĂ© des commandements varient avant de recevoir une formulation traditionnelle sous les Amoraâim Ă partir du 3e siĂšcle de notre Ăšre22. Ces commandements comportent alors six injonctions nĂ©gatives â le rejet de lâidolĂątrie, â lâinterdiction du blasphĂšme qui comprend le faux tĂ©moignage, â lâinterdit du sang lâinterdiction de verser le sang par le meurtre, â lâinterdiction de lâinceste ainsi que de lâadultĂšre et dâautres dĂ©lits sexuels, â lâinterdit du vol, â lâinterdit de manger la chair dâun animal vivant, et une injonction positive â lâinjonction dâĂ©tablir un systĂšme lĂ©gal qui rend effective lâapplication des six commandements nĂ©gatifs. Ces commandements sont en fait dĂ©rivĂ©s exĂ©gĂ©tiquement de Gn 3, 1-7 et Gn 9, 1-7 â oĂč Dieu formule lâinterdit du sang, 20. Cf. notamment J. DELOBEL, Le dĂ©cret apostolique» Act 15, 21, 25 et les prĂ©ceptes aux Noachides, dans NoĂ©, lâhomme universel, Ă©d. J. CHOPINEAU, coll. Publ. Inst. Iudaicum, 3, Bruxelles, Institutum Iudaicum, 1978, pp. 156-196; M. BOCKMUEHL, The Noachide Commandments and New Testament Ethics with Special Reference to Acts 15 and Pauline Halakhah, dans Rev. Biblique 102 1995 72-101; Ph. BOSSUYT & J. RADERMAKERS, TĂ©moins de la Parole de la GrĂące Les Actes des ApĂŽtres. 2. Lecture continue, Bruxelles, Institut dâĂtudes ThĂ©ologiques, 1995, pp. 447-449. 21. Cf. W. ZUIDEMA, Les lois noachiques dans la plus ancienne littĂ©rature rabbinique, dans Noé⊠citĂ© supra, n. 20, pp. 44-74. 22. Cf. b. Sanhedrin 56a; b. Avoda Zara 64b; Tosefta, Avodah Zarah, 8,4; Bereshit Rabba, ch. 16, § 24 et 26 etc.; cf. A. GUIGUI, Les lois dans le Talmud. Ătude synthĂ©tique, dans Noé⊠citĂ© supra, n. 20, pp. 77-112. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 363 concernant les animaux que lâhomme peut dĂ©sormais consommer, mais concernant surtout lâautre homme Ă chacun je demanderai compte de la vie de son frĂšre. Qui verse le sang de lâhomme, par lâhomme verra son sang versĂ©. Car Ă lâimage de Dieu, Dieu a fait lâhomme» Gn 9, 6. Ils sont Ă©galement dĂ©rivĂ©s de passages de la Torah qui concernent tant le fils dâIsraĂ«l et que lâĂ©tranger vivant Ă ses cĂŽtĂ©s notamment en Lv 17-1823. Ces commandements sont donc dĂ©duits de la Torah Ă©crite, ce qui explique la rĂ©fĂ©rence que fait le dĂ©cret de Ac 15 aux prĂ©dicateurs» de MoĂŻse Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisquâon le lit tous les shabbats dans les synagogues» [Ac 15, 21]. Par ailleurs, et câest lĂ le point important, ces commandements sont considĂ©rĂ©s par la tradition juive comme relevant de la loi naturelle, câest-Ă -dire comme sâimposant dâeux-mĂȘmes Ă la conscience humaine en tant que fondement de toute communautĂ© humaine24. VoilĂ donc ce Ă quoi sont tenus les pagano-chrĂ©tiens. Loin donc de faire des disciples venus des nations des sujets de la Torah, comme le proposaient les Pharisiens de Ac 15, lâassemblĂ©e de JĂ©rusalem les renvoie Ă leur tradition» comme fils de NoĂ©. Ă cela ils sont tenus; de cela ils ont Ă rĂ©pondre. Ă charge donc du pagano-chrĂ©tien dâĂ©laborer une Ă©thique de vie sur la base de la loi des consciences â dont la sĂ©rie dĂ©terminĂ©e des commandements noachiques dit lâaspect dâobjectivitĂ© â et dans la foi au Christ, câest-Ă -dire en rĂ©fĂ©rence Ă lâagir du Christ. En se convertissant au Seigneur de tous les hommes», le fils des nations ne renie pas sa filiation en Adam ou en NoĂ©; il est au contraire appelĂ© Ă tĂ©moigner du chemin dâhumanitĂ© qui mĂšne du premier au nouvel Adam25. 23. Ă ce propos, cf. T. CALLAN, The Background of the Apostolic Decree Acts 1520,29; 2125, dans Cath. Bibl. Quarterly 55 1993 284-297. 24. La loi noah. ide», souligne A. Guigui, a un caractĂšre tout rationnel et sâimpose dâelle-mĂȘme Ă la conscience humaine. Elle vise la pratique du vrai et du bien pour permettre Ă toute sociĂ©tĂ© de vivre et de se maintenir. Elle est lâalpha et lâomĂ©ga de toute civilisation humaine» Les Lois dans Noé⊠[citĂ© supra, n. 20], p. 113. La tradition rabbinique sur les commandements noachiques a Ă©tĂ© notamment illustrĂ©e par MaĂŻmonide 1135-1204 et, plus rĂ©cemment, par Elie Benamozegh 1823-1900. Cette doctrine a Ă©galement soutenu les pensĂ©es de MoĂŻse Mendelssohn et dâHermann Cohen qui, dans Religion der Vernunft 1929; trad. française La religion dans les limites de la philosophie, Paris, Cerf, 1990, a vu dans les commandements noachiques le fond rationnel et Ă©thique commun Ă lâhumanitĂ©. 25. Cf. les perspectives intĂ©ressantes quâouvre en ce sens A. GESCHĂ, Dante prend Virgile comme guide sur son chemin dâespĂ©rance. PaganitĂ© et christianisme, 364 SONNET, Nul doute que cette loi des consciences se dĂ©cline au concret dans les traditions de sagesse propres Ă chaque nation et culture, mais la note dâuniversalitĂ© de cette loi» est ce qui la sauve de toute forme dâexclusion elle est le bien de tout fils de NoĂ© et de toute nation. Pour le Gentil qui reçoit le baptĂȘme, il ne sâagit donc pas de sâinscrire dans une halakhah messianique sur fond de Torah Ă©crite; il sâagit plutĂŽt, dans la lumiĂšre de la foi en JĂ©sus Seigneur qui rĂ©pand lâEsprit, dâexercer un discernement Ă©thique, au sens oĂč Paul Ă©crit aux Thessaloniciens NâĂ©teignez pas lâEsprit, ne mĂ©prisez pas les dons de prophĂ©tie; examinez tout avec discernement retenez ce qui est bon; tenez-vous Ă lâĂ©cart de toute espĂšce de mal» 1 Th 5, 19-22. Mais il faut remarquer aussitĂŽt que si le Gentil ne reçoit pas la Torah dâIsraĂ«l comme mitsvah, comme commandement qui lâoblige26, il la reçoit comme rĂ©vĂ©lation prĂ©parant les derniers jours et, contre tout marcionisme, il est tenu de sâen inspirer. Toute Ăcriture est inspirĂ©e de Dieu et utile pour enseigner, pour rĂ©futer, pour redresser, pour Ă©duquer dans la justice, afin que lâhomme de Dieu soit accompli, Ă©quipĂ© pour toute Ćuvre bonne» 1 Tm 3, 16. Sans avoir la garde des commandements de la Torah, le Gentil reçoit cette derniĂšre comme pierre de touche» dans son Ćuvre de discernement Ă©thique. Câest la Torah qui lui rĂ©vĂšle lâinitiative divine dans la crĂ©ation comme dans lâhistoire. En ses multiples dĂ©terminations Ă©thiques, la Torah rĂ©vĂ©lĂ©e fournit au Gentil une source constante dâinspiration. Dans le surcroĂźt que cette Torah comporte par rapport aux prescriptions de la loi naturelle, le Gentil reconnaĂźt ce qui le prĂ©pare au plus» de lâexigence Ă©vangĂ©lique. En deçà et au-delĂ de toute justification rationnelle, la mitsvah rĂ©vĂ©lĂ©e a en effet son fondement dans la saintetĂ© du Dieu qui lâordonne Soyez saints comme je suis saint, moi, YHWH, votre Dieu» Lv 19, 2. Devant lâexistence diffĂ©rente quâinstituent les mitsvĂŽt, existence accordĂ©e Ă la diffĂ©rence et Ă la saintetĂ© divines, le Gentil prend la mesure de la diffĂ©rence et du surcroĂźt auxquels il est Ă prĂ©sent lui aussi conviĂ©, en ces derniers jours oĂč dans La Sagesse, une chance pour lâespĂ©rance?, Ă©d. A. GESCHĂ & P. SCOLAS, Paris, Cerf, 1998, pp. 135-154. 26. La Torah est une, ainsi que le souligne Lv 19 qui mĂȘle intimement dĂ©terminations Ă©thiques et dĂ©terminations rituelles Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme â Tu ne porteras pas sur toi un vĂȘtement en deux espĂšces de tissu» [Lv 19, 18-19]. Introduire une classe de prĂ©ceptes cĂ©rĂ©moniels» dont le chrĂ©tien» en gĂ©nĂ©ral serait dispensĂ©, câest contredire la Torah dans son intĂ©gritĂ© et dans le dynamisme de sa tradition. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 365 lâEsprit de SaintetĂ© est rĂ©pandu sur toute chair comme je vous ai aimĂ©s, aimez-vous les uns les autres» Jn 13, 34. Pour ce qui est de la Torah, le non-Juif nâest donc pas partie prenante de lâĂ©vĂ©nement dâinterprĂ©tation et dâaccomplissement qui va de lâun Ă lâautre Testament. Cet accomplissement, comme je lâai indiquĂ©, est intĂ©rieur Ă la tradition la Torah orale qui double et prolonge lâĂ©vĂ©nement du SinaĂŻ. Le Gentil est nĂ©anmoins tĂ©moin de ce que le Messie accomplit dans la tradition du Juif. En cela il est fidĂšle Ă la vocation biblique des nations qui est dâattester et de publier ce que YHWH a fait pour son peuple cf. Ps 67; 117; 126, 2. Mais quâen est-il du chemin Ă©thique propre au non-Juif est-il le lieu dâun accomplissement» sui generis? Une chose est sĂ»re en sa passion, le Christ accomplit» de maniĂšre surĂ©minente le plus central des commandements des fils de NoĂ© lâinterdit de verser le sang de lâautre homme cf. Gn 9, 6. Cette loi qui fonde la sociĂ©tĂ© humaine sâĂ©claire de maniĂšre dĂ©finitive dans la figure de celui qui, loin de verser le sang dâautrui, a prĂ©fĂ©rĂ© verser le sien27. Le Seigneur de vie est ainsi, pour le Gentil, lâinitiateur dâune nouvelle rĂšgle dâor; il est celui qui porte Ă son comble â dans le surcroĂźt de lâĂvangile â lâexigence Ă©thique dĂ©posĂ©e par le CrĂ©ateur en tout fils dâAdam. III. â Les dix paroles entre Juif et Gentil Quâen est-il, dans une telle perspective, des dix paroles? Câest de ces paroles que nous sommes partis, en Ă©coutant lâhistoire de lâhomme riche. Lorsque lâĂglise catholique, qui est essentiellement mais pas uniquement une ecclesia ex gentibus, une Ăglisedes-nations, articule son enseignement moral sur les dix paroles donnĂ©es Ă IsraĂ«l, comme elle le fait dans son rĂ©cent CatĂ©chisme, cĂšde-t-elle, de maniĂšre indue, Ă la gĂ©nĂ©ralisation28? Je rĂ©pondrai que non, mais en soulignant les conditions de lĂ©gitimitĂ© dâun tel discours. Si lâĂglise, en sa qualitĂ© particuliĂšre dâĂglise-desnations, peut Ă©noncer un discours prescriptif sur la base des dix paroles donnĂ©es Ă IsraĂ«l29, câest parce que JĂ©sus a, dâune certaine 27. Lisant la passion en anthropologue, R. Girard a illustrĂ© la pertinence universelle de ce qui sây dĂ©joue. Cf. R. GIRARD, Des choses cachĂ©es depuis la fondation du monde, Paris, Grasset, 1978, pp. 237-265. 28. Cf. les § 2052-2557 du CatĂ©chisme de lâĂglise catholique, Paris, Mame / Plon, 1992. 29. Le CatĂ©chisme, au § 2068, reprend lâenseignement du Concile de Trente les dix commandements obligent les chrĂ©tiens et ⊠lâhomme justifiĂ© est encore tenu de les observer» cf. DS 1569-1570. 366 SONNET, maniĂšre, rĂ©-Ă©noncĂ© et intimĂ© ces paroles dans son propre commandement, commandement quâil a Ă©tendu aux nations. La finale de lâĂ©vangile de Matthieu est, sur ce dernier point, le texte dĂ©terminant. JĂ©sus ressuscitĂ© y envoie ses disciples faire-disciple toutes les nations», en leur demandant de les baptiser et non pas de les circoncire!30. Il leur prĂ©cise Enseignez-leur Ă garder tout ce que je vous ai commandĂ© eneteilamĂšn» Mt 28, 20. Or ce que JĂ©sus a commandĂ© sâest notamment articulĂ© sur les dix paroles entolai cf. Mt 5-7. Vous avez appris quâil a Ă©tĂ© dit ⊠Tu ne commettras pas de meurtre âŠ. Tu ne commettras pas dâadultĂšreâŠÂ» Mt 5, Ă ces dix paroles, JĂ©sus a reconduit lâhomme riche, en lui redisant certaines dâentre elles Mt 19, 17-19. Au principe de ce que JĂ©sus a commandé», les dix paroles sont dĂšs lors implicitement prĂ©sentes dans les commandements» proposĂ©s aux Gentils par le RessuscitĂ© du rĂ©cit matthĂ©en. Est-ce suffisant pour faire des dix paroles, de maniĂšre explicite, la loi-cadre de lâĂ©thique chrĂ©tienne? Une autre dimension des dix paroles est en fait requise pour que soit lĂ©gitime une telle reprise â dimension qui nous rapproche du dĂ©cret apostolique de Ac 15. Câest lâaptitude de ces paroles Ă dire Ă la fois la norme rĂ©vĂ©lĂ©e Ă IsraĂ«l et la loi des consciences la loi naturelle. On ne peut sâempĂȘcher de remarquer en effet la proximitĂ© des dix paroles avec les commandements noachiques, câest-Ă -dire avec ce qui est considĂ©rĂ© par la tradition juive comme sâimposant Ă la conscience rationnelle de tout homme31. Si on fait abstraction de la rĂ©fĂ©rence Ă la sortie dâĂgypte et du commandement du shabbat, qui confĂšrent Ă ces paroles leur dimension de rĂ©vĂ©lation historique au peuple Ă©lu, les dix paroles, ainsi que la tradition chrĂ©tienne lâa depuis longtemps relevĂ©, Ă©noncent les normes Ă©thiques les plus universelles DĂšs le commencement, Dieu avait enracinĂ© dans le cĆur des hommes les prĂ©ceptes de la loi naturelle. Il se contenta dâabord de les leur rappeler»32. Le CatĂ©chisme de lâĂglise catholique souligne ce point Ă plusieurs reprises33. Le Gentil, qui nâĂ©tait pas au pied du 30. Ainsi que le fait remarquer P. BEAUCHAMP, Dâune montagne Ă lâautre. La loi de Dieu, Paris, Seuil, 1999, p. 126. 31. Cf. sur ce point A. GUIGUI, Les Lois dans Noé⊠citĂ© supra, n. 20, p. 102 et 113. 32. IRĂNĂE DE LYON, Adversus Haereses, 4, 15, 1. 33. Cf. les § 1955 la loi morale naturelle est exposĂ©e en ses principaux prĂ©ceptes dans le DĂ©calogue», 1981, 2049, 2070-2071. LE CHRIST ET LâACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 367 SinaĂŻ et qui nâappartient pas Ă la tradition qui perpĂ©tue le don de la Torah, ne peut manquer de reconnaĂźtre dans les dix paroles donnĂ©es aux fils dâIsraĂ«l ce dont il a par ailleurs Ă rĂ©pondre en tant que fils de NoĂ©. Ce qui fait sans doute dĂ©faut dans le CatĂ©chisme, qui ne fait nulle part rĂ©fĂ©rence au dĂ©cret apostolique de Ac 1534, câest la mise en valeur du double destinataire des paroles du Christ et de lâĂcriture. La situation spirituelle du Gentil baptisĂ© en regard des dix paroles nâest pas celle du Juif devenu-disciple35. La pointe du dĂ©cret en Ac 15, Ă©crivent J. Radermakers et Ph. Bossuyt, rĂ©side dans le respect des dons de Dieu et et du chemin de grĂące par lequel il vient Ă la rencontre de chacun selon ce quâil est»36. Une rĂ©fĂ©rence Ă la dĂ©cision de Ac 15 et Ă la doctrine des commandements des fils de NoĂ© permettrait ainsi de mieux respecter la grĂące propre et la mission du Gentil venu au Christ. SymĂ©triquement, une prise en compte de lâaccomplissement messianique de la Torah Ă©crite et orale en JĂ©sus reviendrait Ă mieux respecter ce que Dieu a confiĂ© en propre Ă son peuple IsraĂ«l. Câest dans lâattention jalouse» Ă la vocation de lâun et de lâautre â du Juif et du Gentil â, que lâamour jaloux de lâunique Seigneur se laissera reconnaĂźtre. B-1000 Bruxelles Rue du Grand Hospice, 30 Jean-Pierre SONNET, Institut dâĂtudes ThĂ©ologiques Sommaire. â Sâagissant de la Loi et de son accomplissement dans le Christ, la situation du Juif devenu-disciple nâest pas celle du Gentil qui reçoit le baptĂȘme. Pour le premier, cet accomplissement a la forme dâune halakha marche Ă suivre» messianique, lui permettant de garder en disciple les commandements dont il a Ă rĂ©pondre. Pour le second, entrer dans lâaccomplissement du Seigneur, câest accomplir, dans le surcroĂźt de lâĂvangile, la loi des consciences ou, dans lâesprit de la dĂ©cision apostolique de Ac 15, les commandements noachiques. Ă la croisĂ©e des chemins, les dix paroles» se rĂ©vĂšlent porteuses dâun double statut. 34. Et câest pourtant la premiĂšre des dĂ©cisions conciliaires! Dans une rĂ©fĂ©rence Ă Gn 9, 5-6, le § 2260 traitant du tĂ©moignage de lâhistoire sainte Ă propos du respect de la vie humaine parle simplement de rappels du don divin de la vie humaine et de la violence meurtriĂšre de lâhomme». 35. La rĂ©apparition dâune Ăglise de la circoncision dans le siĂšcle qui a connu Auschwitz devrait Ă©veiller la thĂ©ologie et le magistĂšre Ă la portĂ©e permanente de la double constitution de lâecclesia du Christ. Cf. Ă ce propos, F. ROSSI DE GASPERIS, Un nuovo giudeocristianesimo e la sua possibile rilevanza ecclesiale», dans ID., Cominciando da Gerusalemme. La sorgente della fede e dellâesistenza cristiana, Casale Monferrato, Piemme, 1997, pp. 140-183; trad. française partielle Un nouveau judĂ©o-christianisme, dans Ătudes 378 1993 795-804. 36. J. RADERMAKERS & Ph. BOSSUYT, TĂ©moins⊠citĂ© supra, n. 20, p. 441. 368 SONNET, Summary. â Baptized Jews and converted pagans do not regard the Law and its fulfilment in Christ in the same way. In the case of the Jews, this fulfilment takes the form of a messianic halakha way of life, which enables them to keep the commandments. In the case of the pagans, welcoming the fulfilment initiated by the Lord is nothing else but bringing into completion, in the spirit of the Gospel, the law of conscience. In other words according to the mind of the Apostlesâ decision recorded in Acts 15, the Noachide precepts. Adressed to both Jews and pagans, the ten commandments» are thus double-edged.
En ce temps-lĂ , JĂ©sus disait Ă ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.: Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaĂźtra de la » FĂȘtes du jour Avril Dim 24 Avr - 2312 par Ramtruck01» Psaume du jours 25 Avril Dim 24 Avr - 2311 par Ramtruck01» Lectures du Jour 25 Avril Dim 24 Avr - 2311 par Ramtruck01» Meditation du jours 25 Avril Dim 24 Avr - 2309 par Ramtruck01» Les Tweets du Pape Avril Dim 24 Avr - 2300 par Ramtruck01» a-t il quelqu-un?Dim 24 Avr - 2243 par Ramtruck01» PensĂ©es du jour Dim 20 Sep - 626 par Ramtruck01» Les Tweets du Pape Sept Dim 20 Sep - 624 par Ramtruck01» Reflexion du Jours 20 Sept Dim 20 Sep - 622 par Ramtruck01 Romains13:10 Nouvelle Ădition de GenĂšve - Lâamour ne fait point de mal au prochain : lâamour est donc lâaccomplissement de la loi. Bible Segond 21. Romains 13:10 Segond 21 - Lâamour ne fait pas de mal au prochain ; lâamour est donc lâaccomplissement de la loi. Les autres versions . Bible du Semeur. Romains 13:10 Bible Semeur - Celui qui aime ne cause aucun mal Ă son prochain LE SECRET DU SUCCĂS Jour 25 Lâamour lâaccomplissement de la loi Lâamour ne fait pas de mal au prochain lâamour est donc lâaccomplissement de la loi Romains 1310 Comme câest merveilleux et rĂ©confortant de savoir que vous ne devez pas vous efforcer dâaccomplir les Dix Commandements, encore moins toute la Loi! Lorsque vous marchez dans lâamour, vous avez accompli la loi âLâamour ne fait pas de mal au prochain lâamour est donc lâaccomplissement de la loiâ Romains 1310. Les gens de lâAncien Testament ne pouvaient pas fonctionner dans lâamour comme un mode de vie. Mais en tant que nouvelle crĂ©ature, lâamour est intrinsĂšque Ă votre nature; vous nâavez pas Ă vivre selon les commandements, mais rĂ©alisez que lâamour est devenu votre style de vie. La Bible dit dans Romains 5 5 que lâamour de Dieu a Ă©tĂ© versĂ© dans nos cĆurs par le Saint-Esprit. Cet amour est ce qui vous pousse Ă faire la volontĂ© du PĂšre et Ă vivre pour lui âen fait, lâamour du Christ nous oblige, car nous sommes arrivĂ©s Ă cette conclusion quâun seul est mort pour tous, donc tous sont morts; et quâil est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mĂȘmes, mais pour celui qui est mort et est ressuscitĂ© pour eux. â DeuxiĂšme lettre Ă Corinthiens 5 14-15 En tant que chrĂ©tien, vous ĂȘtes appelĂ© Ă aimer. Sans amour, vous ne pouvez pas vivre une vie authentique en tant quâenfant de Dieu, cela fonctionne dans lâamour de Dieu chaque jour et Ă tout moment, peu importe qui et ce que vous rencontrez! confession Lâamour de Dieu sâest rĂ©pandu dans mon cĆur. Je suis le fils de lâamour dâun Dieu dâamour. Lâamour est mon mode de vie. Je nâai aucun mal Ă vivre en amour avec les autres, câest ma nature dâaimer. La haine, la mĂ©chancetĂ©, lâorgueil et lâinimitiĂ© nâont pas de place en moi, au Nom de JĂ©sus. Amen! Lamour est l'accomplissement de la loi Romains 13:10 ans vouloir blesser, une fois de plus, notre orgueil en montrant Ă quel point nous dĂ©pendons de Dieu, nous pouvons dire que cette affirmation - d'amour est l'accomplissement de la lob - est justifiĂ©e. ConsidĂ©rons, Ă travers la Bible, comment la notion de I'AMOUR s'est imposĂ©e dans notre vie et quels en sont les effets Mercredi, 18 mars 2020 Saint Cyrille, Ă©vĂȘque et docteur de lâĂglise Couleur liturgique violet Ăvangile selon saint Jean 17-19 En ce temps-lĂ , JĂ©sus disait Ă ses disciples Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaĂźtra de la Loi jusquâĂ ce que tout se rĂ©alise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes Ă faire ainsi, sera dĂ©clarĂ© le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des Cieux. »Les temps actuels ne permettent pas toujours et en tout une rĂ©flexion approfondie et fructueuse de ce que nous avons Ă vivre. Le texte dâaujourdâhui nous fait comprendre quâau temps de JĂ©sus, le tĂ©moignage en paroles et en actes nâĂ©tait pas, non plus, facile et bien reçu. Ce texte nous laisse entrevoir que la relation avec une personne que nous connaissons nous demande de la connaĂźtre en ce quâelle dit et ce quâelle fait il faut connaĂźtre sa personne physique et connaĂźtre aussi sa personnalitĂ© intime quel est son mode de raisonnement et sur quelle source elle sâappuie. PriĂšre Seigneur, ouvre mon intelligence et mon cĆur pour que lâun et lâautre sâaccordent Ă tes paroles qui ne sont que lâexpression de la volontĂ© de ton PĂšre qui est aussi le mien. Accorde-moi la grĂące de savoir vivre ce que tu me demandes. Demande Que je sache Ă©couter et que je comprenne ton enseignement pour savoir le pratiquer avec sagesse et profondeur. Seigneur, tes auditeurs connaissaient ta personne civile », Joseph et Marie, ceux qui faisaient partie de la mĂȘme famille, câest-Ă -dire tes proches et ceux de ton village â tes frĂšres â comme la coutume dâalors les appelait. Toi, tu le sais mais tu veux que leurs actions aient des racines plus profondes et leur permettent de vivre les donnĂ©es de la Loi enseignĂ©e au Temple. Tu veux quâils dĂ©passent ce quâils voient et entendent, tout en y restant fidĂšles. RĂ©flexion Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes ⊠mais accomplir. »DĂšs les premiers mots, tu les mets en garde tu nâes pas venu abolir ce qui a toujours Ă©tĂ© enseignĂ©. Non, mais tu es venu leur dire comment vivre cet enseignement reçu des prophĂštes et de lâĂcriture. Tes auditeurs sont prĂ©venus quâils ne doivent rien abandonner mais au contraire approfondir jusquâau dĂ©tail, du fond du cĆur, manifestant lâamour qui les motive. Tu es venu accomplir ». La Loi nâest pas une option elle nous donne la volontĂ© de Dieu et nous indique ce quâil demande. Amen, je vous le dis ⊠»Amen signifie câest la vĂ©ritĂ© », câest sĂ»r. Ainsi-soit-il » ne signifie pas une option » mais une certitude qui serait mieux traduite par lâemploi du subjonctif quâil en soit ainsi ! » Il nây a pas de demi-mesure. Seigneur, tu sais que ce nâest pas quelque chose quâil est facile de vivre avec spontanĂ©itĂ©. Notre cĆur doit ĂȘtre ouvert Ă la rĂ©flexion et surtout au conseil de lâEsprit Saint, le Paraclet me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaĂźtre » Jn 16, 14. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des cieux. »Tout comme un bon IsraĂ©lite connaissait les Saintes Ăcritures et les mettait en pratique, il nous est demandĂ© Ă nous aussi de les mĂ©diter et de les pratiquer. Nous ne pouvons pas agir seuls face aux Ă©vĂ©nements du quotidien, sans savoir oĂč nous allons et pourquoi nous le faisons. Le but de nos pensĂ©es, de nos actes et de tout notre comportement est de manifester lâamour que tu nous manifestes mais la dĂ©couverte de cet amour et de cette Loi est impossible sans le secours de celui qui en est lâ tu sais que câest plus que difficile, que câest impossible sans ton aide. Alors, je voudrais te demander de lâaide pour comprendre davantage les bienfaits quâelle comporte. Donne-moi la force et le courage de ne rien entreprendre sans lâaide et le secours de cet Esprit que tu veux retrouver en nous. Tu nous as fait savoir par saint Jean que lâamour de Dieu Ă©tait de garder ses commandements et ses commandements ne sont pas un fardeau » 1 Jn 5, 3. Dialogue avec le Christ Seigneur, tu conclues ton discours par cet encouragement Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ sera dĂ©clarĂ© grand dans le Royaume des cieux. » Seigneur, en ce qui me concerne, je ne souhaite rien dâautre que dâĂȘtre avec toi. Le rang et la place ne mâimportent pas parce que ce que je veux, câest ĂȘtre avec toi, faire partie de ce corps glorieux qui chante ta gloire au plus haut des cieux et tu les as rappelĂ©s pour la partager. Merci, Seigneur, de la fidĂ©litĂ© que tu manifestes en tes promesses. Tu veux que tes fidĂšles soient rassemblĂ©s devant toi en un seul troupeau. Tu as demandĂ© quâils soient sanctifiĂ©s et quâils soient un avec ton PĂšre et lâEsprit Saint, comme vous ĂȘtes UN. Je sais et jâespĂšre dans la foi, au plus intime de moi-mĂȘme, que cette grĂące sera rĂ©alisĂ©e pour ta gloire. RĂ©solution MĂ©diter, en vĂ©ritĂ©, le dĂ©but du Notre PĂšre en demandant la grĂące dâaccomplir cette vĂ©ritĂ© divine et non la mienne. CĂ©cile Beaure dâAugĂšres, consacrĂ©e de Regnum Christi MĂ©ditations Regnum ChristiTexte de lâĂvangile et informations liturgiques © AELF â Paris â Tous droits rĂ©servĂ©s hAi7f9.