Dans les grandes comédies américaines d’antan, un homme et une femme mettaient souvent toute leur énergie à se détester joyeusement avant d’accepter qu’à l’évidence ils étaient faits l’un pour l’autre. Cette recette immémoriale s’est appliquée, depuis, à bien des couples sur grand écran. En 1940, Ernst Lubitsch adaptait une pièce de Miklos Laszlo, Parfumerie», dont le scénario était signé Samson Raphaelson et Ben Hecht. L’histoire devint celle de deux vendeurs d’une petite maroquinerie de Budapest, interprétés par James Stewart et Margaret Sullavan, qui passaient leurs journées à se houspiller tandis que, sous des noms d’emprunts, ils s’écrivaient mutuellement des lettres enflammées. En 1998, Nora Ephron, l’heureuse scénariste de Quand Harry rencontre Sally passée depuis à la réalisation, reprend cette intrigue en compagnie de sa sœur Delia, et l’adapte au goût du jour et au couple Meg Ryan-Tom Hanks, qu’elle avait déjà dirigé – avec un très impressionnant résultat au box office – dans Nuits blanches à Seattle, en 1995. Nous sommes à New York et les deux protagonistes ne travaillent plus ensemble mais sont concurrents Meg Ryan dirige amoureusement une petite librairie pour enfants où elle a initié à la lecture de nombreux bambins, tandis que Tom Hanks est le fils d’un magnat de la grande distribution qui vient installer son supermarché de livres en discount juste en face de chez elle. Tout les oppose dans la vie, et pourtant, ils sont très liés sur Internet où ils échangent des e-mails de plus en plus tendres sous les pseudonymes de Shopgirl et NY152. Globalisation contre petit commerce, courrier électronique contre échanges épistolaires, si les éléments de l’histoire sont réactualisés, les valeurs sur lesquelles elle repose sont vieilles comme le monde gentillesse, romantisme, courtoisie et amour des livres. Dans le même genre vous pouvez trouver L’IMPOSSIBLE MONSIEUR BÉBÉ D’HOWARD HAWKS BRINGING UP BABY, 1938 ou encore COUP DE FOUDRE À NOTTING HILL DE ROGER MITCHELL NOTTING HILL, 1999 .